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RODOLPHE II.

foi et hommage à l’empereur pour la Transylvanie, et pour quelques places de Hongrie dont il était en possession. Il stipule que, s’il meurt sans enfants mâles, l’empereur, comme roi de Hongrie, se mettra en possession de son État ; et on lui promet en récompense Christine, fille de l’archiduc Charles, le titre d’illustrissimus, et l’ordre de la Toison d’or.

La campagne fut heureuse ; mais les troncs établis à la porte des églises pour payer l’armée n’étant pas assez remplis, les troupes impériales se révoltèrent, et pillèrent une partie du pays qu’ils étaient venus défendre.

1596. L’archiduc Maximilien commande cette année contre les Turcs. Mahomet III, nouveau sultan, vient en personne dans la Hongrie. Il assiége Agria, qui se rend à composition ; mais la garnison est massacrée en sortant de la ville. Mahomet, indigné contre l’aga des janissaires, qui avait permis cette perfidie, lui fait trancher la tête.

Mahomet défait Maximilien dans une bataille, le 26 octobre.

Pendant que l’empereur Rodolphe reste dans Vienne, s’occupe à distiller, à tourner, à chercher la pierre philosophale, que Maximilien son frère est battu par les Turcs, que Mathias songe déjà à profiter de l’inaction de Rodolphe pour s’élever, Albert, l’un de ses frères, qui était cardinal, et dont on n’avait point entendu parler encore, était depuis peu gouverneur de la partie des Pays-Bas restée à Philippe II. Il avait succédé dans ce gouvernement à un autre de ses frères, l’archiduc Ernest, qui venait de mourir après l’avoir possédé deux années sans avoir rien fait de mémorable. Il n’en fut pas de même du cardinal Albert d’Autriche. Il faisait la guerre à Henri IV, que Philippe II avait toujours inquiété depuis la mort de Henri III. Il prit Calais et Ardres.

Henri IV, à peine vainqueur de la Ligue, demande du secours aux princes protestants ; il n’en obtient pas, et se défend lui-même.

1597. Les Turcs sont toujours dans la Hongrie. Les paysans de l’Autriche, foulés par les troupes impériales, se soulèvent, et mettent eux-mêmes le comble à la désolation de ce pays. On est obligé d’envoyer contre eux une partie de l’armée. C’était une bien favorable occasion pour les Turcs ; mais, par une fatalité singulière, la haute Hongrie a presque toujours été le terme de leurs progrès, et cette année, les révoltes des janissaires firent le salut de l’armée impériale.

1598. Le comté de Simmeren retombe par la mort du dernier comte à l’électeur palatin.