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DU SIÈCLE DE LOUIS XIV.

Tarteron (Jérôme), jésuite. Il a traduit les satires d’Horace, de Perse, et de Juvénal, et a supprimé les obscénités grossières dont il est étrange que Juvénal, et surtout Horace, aient souillé leurs ouvrages. Il a ménagé en cela la jeunesse, pour laquelle il croyait travailler ; mais sa traduction n’est pas assez littérale pour elle ; le sens est rendu, mais non pas la valeur des mots. Mort en 1720.

Terrasson (l’abbé Jean), né en 1669[1], philosophe pendant sa vie et à sa mort. Il y a de beaux morceaux dans son Séthos[2]. Sa traduction de Diodore est utile ; son examen d’Homère passe pour être sans goût. Mort en 1750.

Thiers (Jean-Baptiste), né à Chartres en 1641[3]. On a de lui beaucoup de dissertations. C’est lui qui écrivit contre l’inscription du couvent des cordeliers de Reims : À Dieu et à saint François, tous deux crucifiés. Mort en 1703.

Thomassin (Louis), de l’Oratoire, né en Provence en 1619, homme d’une érudition profonde. Il fit le premier des conférences sur les pères, sur les conciles, et sur l’histoire. Il oublia sur la fin de sa vie tout ce qu’il avait su, et ne se souvint plus d’avoir écrit. Mort en 1695.

Thoynard (Nicolas), né à Orléans en 1629. On prétend qu’il a eu grande part au traité du cardinal Noris sur les Époques syriennes. Sa Concordance des quatre Évangélistes, en grec, passe pour un ouvrage curieux. Il n’était que savant, mais il l’était profondément. Mort en 1706.

Torcy (Jean-Baptiste Colbert de). Voyez Colbert.

Tournefort (Joseph Pitton de), né en Provence en 1656, le plus grand botaniste de son temps. Il fut envoyé par Louis XIV en Espagne, en Angleterre, en Hollande, en Grèce, et en Asie, pour perfectionner l’histoire naturelle. Il rapporta treize cent trente-six nouvelles espèces de plantes, et il nous apprit à connaître les nôtres. Mort en 1708.

Tourreil (Jacques de), né à Toulouse en 1656, célèbre par sa traduction de Démosthène. Mort en 1715[4].

Tristan (François), surnommé l’Ermite, gentilhomme de Gaston

  1. Jean Terrasson est né à Lyon en 1670. Matthieu Terrasson, son cousin, avocat à Paris, né à Lyon le 13 août 1669, est mort en 1734.
  2. Voyez, tome X, dans les Poésies mêlées (année 1731), une épigramme de Voltaire sur Séthos.
  3. Le 11 novembre 1636, auteur de l’Histoire des perruques, de la Sauce Robert, de la Dissertation sur la sainte larme de Vendôme, etc.
  4. Le 11 octobre 1714. Son successeur à l’Académie française fut Malet, dont la réception est du 29 décembre 1714.