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ARARAT.

le détail à l’article Inquisition[1], aussi bien que la patente curieuse donnée par saint Dominique[2].

Observons seulement que le comte d’Aranda a mérité la reconnaissance de l’Europe entière, en rognant les griffes et en limant les dents du monstre.

Bénissons le comte d’Aranda[3].


ARARAT[4].


Montagne d’Arménie, sur laquelle s’arrêta l’arche. On a longtemps agité la question sur l’universalité du déluge, s’il inonda toute la terre sans exception, ou seulement toute la terre alors connue. Ceux qui ont cru qu’il ne s’agissait que des peuplades

  1. Consultez, si vous voulez, sur la jurisprudence de l’Inquisition, le révérend P. Ivonet, le docteur Cuchalon, et surtout magister Grillandus, beau nom pour un inquisiteur !
    Et vous, rois de l’Europe, princes, souverains, républiques, souvenez-vous à jamais que les moines inquisiteurs se sont intitulés inquisiteurs par la grâce de Dieu ! (Note de Voltaire.)
  2. Ce témoignage de la toute-puissance de saint Dominique se trouve dans Louis de Paramo, l’un des plus grands théologiens d’Espagne. Elle est citée dans le Manuel de l’Inquisition, ouvrage d’un théologien français, qui est d’une autre espèce. Il écrit à la manière de Pascal. (Id.) — Le Manuel des inquisiteurs, à l’usage des Inquisitions d’Espagne et de Portugal (par Morellet.) Lisbonne (Paris), 1762, in-12. Voyez sur cet ouvrage une note sur le chapitre xxii du Traité sur la Tolérance, dans les Mélanges, année 1763. (B.)
  3. Depuis que M. le comte d’Aranda a cessé de gouverner l’Espagne, l’Inquisition y a repris toute sa splendeur et toute sa force pour abrutir les hommes ; mais par l’effet infaillible du progrès des lumières, même sur les ennemis de la raison, elle a perdu un peu de sa férocité. (K.) — Voyez dans la Correspondance, la lettre du roi de Prusse du 1er février 1777.
  4. Questions sur l’Encyclopédie, seconde partie, 1770. (B.)