usé avec la moitié de mon bien, qui m’était pourtant plus cher que tous ces messieurs-là. Allez, allez : dites-leur qu’ils reviennent… dans quelques années, dans quelques années… Hé ! prenez ce miroir, page ; et vous, mons de l’Étrier…
Monseigneur ?
Dites un peu, mons de l’Étrier, qu’on mette mes chevaux napolitains à ma calèche verte et or.
Monseigneur, je les vendis hier pour acheter des boucles d’oreilles à Mlle Manon.
Eh bien ! qu’on mette les chevaux barbes.
Un coquin de marchand de foin les fit saisir hier avec votre berline neuve.
En vérité, le roi devrait mettre ordre à ces insolences : comment veut-on que la noblesse se soutienne, si on l’oblige de déroger au point de payer ses dettes ?…
Pourrai-je obtenir audience à mon tour ?
Ah ! vous voici encore, madame ? Je vous croyais partie avec mes autres créanciers.
Peut-on se voir méprisée plus indignement ! eh bien ! vous ne voulez donc pas m’écouter ?
Mons de l’Étrier, un peu d’or dans mes poches… Eh ! madame, revenez dans quelques années.
Mauvaise plaisanterie à part, il faut pourtant que je vous parle.
Eh bien ! allons donc, il faut bien un peu de galanterie avec les dames : mais ne soyez pas longue.
Que de coups de poignard !
Messieurs de la chambre, qu’on ôte un peu cette toilette.