VARIANTES D’ K R I l’il VLi : . 5^
Osa dopais… ciiliii je lui donnai ma foi ;
Je lui devais mon cœur, il n’était plus à moi.
Ingrate à ce héros, qui seul m’aurait du plaire,
Jo portais dans ses bras une amour étrangère.
Objet de mes remords, objet de ma pitié,
Demi-dieu, dont je fus la coupable moitié,
Quand tu quittas ces lieux, quand ce traître Ilermogidc
Te fit abandonner les champs de l’Ariçolide,
Pourquoi le vis-je encor ? Trop faible que je suis,
Mon front mal déguisé fit parler mes ennuis.
L’aveugle ambition dont il bridait dans l’âme
De son fatal amour empoisonna la flamme ;
M entrevit le trône ouvert à ses désirs ;
11 expliqua mes pleurs, mes regrets, mes soupirs.
Comme un ordre secret que ma timide bouche
Hésitait de prescrire à sa rage farouche.
Je t’en ai cht assez ; et mon époux est mort.
ZÉLOMD E.
Le roi dans un combat vit terminer son sort ?
ÉRIPUYLE.
Argos le croit ainsi ; mais une main impie.
Ou plutôt ma faiblesse, a terminé sa vie.
Hermogide en secret Timmola sous ses coups.
Le cruel, tout couvert du sang de mon époux.
Vint armé de ce fer, instrument de sa rage.
Qui dos droits à l’empire était l’auguste gage ;
Et d’un assassinat pour moi seule entrepris,
Au pied de nos autels il demanda le prix.
Grands dieux ! qui nrinspiroz dos remords légitimes,
Jlon cœur, vous le savez, n’est point fait pour les crimes ;
11 est né vertueux : je vis avec horreur
Le coupable ennemi qui fut mon séducteur ;
Je détostai l’amour, et ’e trône, et la vie.
.ZÉLOMDE.
Eh ! ne pouviez-vous point punir sa barbarie ? Étiez-vous sourde aux cris de ce sang innocent ?
F. R 1 P H Y L E.
Celui qui le versa fut toujours trop puissant ;
Et son habileté, secondant son audace,
De ce crime aux mortels a dérobé la trace.
Je ne pus que pleurer, me taire, et le haïr.
Le ciel en même temps s’arma pour me punir ;
La main des dieux, sur moi toujours appesantie.
Opprima mes sujets, persécuta ma vie.
Les princes de Cyrrha, d’Élide, et de Pylos,
Se disputaient mon cœur et l’empire d’Argos ;
De nos chefs divisés les brigues et les haines
De l’État qui chancelle embarrassaient les rênes :
Plus terrible qu’eux tous, plus grand, plus dangereux.
Sur de ses droits au trône, et fier de ses aïeux,
Mêlant à ses forfaits la force et le courage,
r.t briguant à l’envi ce sanglant héritage.
Le barbare Hermogide a disputé contre eux
Et le lu-ix de son crime, et l’objet de ses feux.