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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome2.djvu/549

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VAHlANTliS I) nlUlMlVLii. ; j2’j

SCÈNE VI.

KRIPHVLE, soutenue par SCS fummcs ; ALCMÉON, LK GUA.XD- PRKTRIi ; , THÉANDRli, POLli.MOX, suite.

LE on A\D-PRÉTr.E.

Ail ! que demandez- vous ?

ALCMÉOÎJ.

Je vais mettre à ses pieds le prix de mon courage’ ; Oui, je veux… Quel objet… que vois-je ?

’ É R I P H Y L E.

Ton ouvrage. Les oracles cruels enfin sont accomplis, Et je meurs par tes mains quand je retrouve un lils ; Le ciel est juste.

ALCMK0\.

Ah ! dieux I parricide exécrable ! Vous 1 ma mère ! elle meurt… et j’en serais coupable I Non ! je ne le suis pas, dieux crue’s ! et mon bras Dans mon sang à vos j’eux…

(On le désarme.)

É R t r H Y L E.

]Mon fils, n’achève pas.

1. Une au ; ro version porte :

Je vais mettre à ses pieds ce fer si redoutable…

Que dis-je ? où suis-je ? où vais-je, et quelle horreur m’accable ?

D’où vient donc que le sang qui rejaillit sivr moi,

Si justement versé, m’inspire un tel efFroi ?

Je n’ai point cette paix que la justice donne-,

Quoi I j’ai puni le crime, et c’est moi qui frissonne !

Dieux ! pour les scélérats quels sont vos châtiments,

Si les cœurs vertueux éprouvent leurs tourments ?

ÉRIPH VLB.

Le ciel est juste.

ALCMÉON.

Hélas I parricide exécrable ! Vous, ma mère !… elle meurt… et j’en serais coupable ! Moi ! moi ! dieux inhumains !

ÉRIPH YLE.

Je vois à ta douleur Que les dieux malgré toi conduisaient ta fureur ; Ta main qu’ils ont guidée a méconnu ta mère. Ta parricide main ne m’en est pas moins chère : Ton cœur est innocent ; je te pardonne… Hélas ! Laisse-moi la douceur ri’expirer dans tes bras. Ferme ces tristes jeux qui s’entr’ouvrent à ptine.

ALCMÉON, à ses genoux. J’atteste de ces dieux la vengeance et la haine : Je jure par mon crime et par votre trépas Que mon sang devant vous…

ÉRIPH YLE.

Mon hls, n’achève pas. Indigne que je suis du sacré nom de mère, J’ose cncor te dicter ma volonté dernière. Il faut vivre et régner.

Théâtre. L 34