Cette question de la figure de la terre ne pouvait être décidée nettement et sans retour que par le voyage et les observations de messieurs de l’Académie, qui reviennent du cercle polaire.
On sait combien, avant leurs expériences décisives, cette matière était contestée ; enfin voilà la question terminée, et les démonstrations de ces savants hommes, en prouvant que la terre est élevée à l’équateur, prouvent également, et la rotation de la terre sur son axe, et l’attraction, deux grandes vérités tant combattues.
7° Le savant continuateur n’a pas parlé du flux et du reflux de la mer : c’est pourtant une matière très-intéressante, et comme j’ai retrouvé le chapitre entier que j’avais ébauché sur ce sujet, je viens de l’envoyer aux libraires hollandais et en Angleterre[1].
8° Si le continuateur m’avait consulté, je l’aurais peut-être prié de ne point employer le chapitre xxiv à traiter la lumière zodiacale, parce que c’est une question qui semble assez étrangère aux découvertes qui dépendent de l’attraction ; de plus, je ne voudrais pas, dans un livre qui exclut toutes les hypothèses, en avancer une aussi hardie que celle d’une infinité de petites planètes dont on compose cette atmosphère solaire. On assure, dans ce vingt-quatrième chapitre, que nous avons obligation de cette idée au célèbre Fatio. J’ai sous les yeux le tome VIII de l’Académie, où le grand Cassini rapporte les idées de Fatio : il est question, ce me semble, d’atomes, et non de planètes ; mais, quoi qu’il en soit, ce chapitre est digne d’être lu de tous les savants.
9° On a parlé des comètes dans ce même chapitre, qui traite de la lumière zodiacale. Les comètes appartiennent essentiellement à la Philosophie de Newton ; ce que j’avais préparé est absolument conforme à ce que dit le continuateur ; j’aurais voulu seulement une figure, et je n’aurais point dit avec lui qu’il y a des matières animées dans les comètes, comme M. Huygens a prouvé qu’il y en a dans les planètes : car je ne vois pas que M. Huygens ait
- ↑ Ce chapitre parut dès 1738, dans l’édition que Voltaire fit faire en France sous le titre de Londres ; il y est intitulé Chapitre XXVI. C’est aujourd’hui le chapitre xi de la troisième partie des Éléments de la philosophie de Newton. Le dernier alinéa ne fut toutefois ajouté que longtemps après. (B.)