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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome23.djvu/176

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DOUTES SUR LA MESURE

vitesse par la masse, il faudrait qu’un corps, avec double vitesse, opérât dans le même temps une action quadruple de celle d’un corps égal qui n’aurait qu’une vitesse simple.

Il faudrait donc que le ressort A, égal à B, tendu comme 2, poussât une boule à 4 de distance, dans le même temps que le ressort B, tendu comme 1, ne la pousse qu’à 1 de distance ; mais c’est ce qui ne peut arriver jamais.

6° Donc tous les cas où cette contradiction d’une vitesse double qui agit comme 4 paraît se trouver doivent être décomposés et ramenés à la simplicité de cette loi inviolable, par laquelle 2 de vitesse ne donne qu’un effet double d’un de vitesse en temps égal.

7° Or tous ces cas contradictoires, dans lesquels une vitesse double fait un effet quadruple, rentrent dans la loi ordinaire, quand on voit que cet effet quadruple n’arrive qu’en deux temps, en réduisant le mouvement accéléré et retardé en mouvement uniforme.

8° Si cette méthode de réduire le mouvement retardé en uniforme n’était pas juste, cela n’empêcherait pas que les principes ci-dessus ne fussent vrais : ce serait seulement une fausse explication d’un principe incontestable ; et, si elle est juste, c’est un nouveau degré de clarté qu’elle donne à ces principes. Voyons donc si elle est juste.

9° Le mobile A, égal à B, reçoit 2 de vitesse, et B, 1 degré. Ils trouvent, en montant, les impulsions de la pesanteur, ou, en marchant sur un plan poli, des obstacles égaux quelconques.

Impulsions motrices rencontrant des obstacles sur une échelle mobile
Impulsions motrices rencontrant des obstacles sur une échelle mobile

A surmonte 4 de ces obstacles égaux, ou de ces impulsions, et arrive en T, où il perd toute sa force ; B ne résiste qu’à une de ces impulsions, et ne fait que le quart du chemin de A.