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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome25.djvu/189

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DE LA GAZETTE LITTÉRAIRE. 179

•pices; que, comme Plotin, Porphyre et Jambliquc, il se Tantait d'avoir un commerce immédiat avec les natures célestes, et que cependant ce prince, tout superstitieux, tout fanatique qu'il était, n'employa jamais la violence, encore moins les tourments, pour obliger les chrétiens à changer de religion. 11 avait appris du ver- tueux Libaniusque les remèdes violents pouvaient bien emporter certaines maladies; mais que les préjugés sur la religion ne pouvaient être détruits ni par le fer ni par le feu.

��XI.

CALLIMACHI CYREN.EI HYIINI CUM LATINA INTER PRETATIONE , ETC.

Hymnes de Callimaque de Cyrène, traduits en vers italiens, et imprimés pour la première fois à Florence, 1763.

(23 mai 1704.)

L'histoire des lettres prouve bien qu'elles ont, ainsi que toutes les choses humaines, leurs périodes et leurs révolutions. Les mêmes études qui, dans un siècle, ont été généralement cultivées, ,on les abandonne dans le siècle suivant, soit pour s'attacher à des objets plus utiles, soit parce que telle est l'inconstance de l'homme qu'il se laisse nécessairement entraîner au charme de la nouveauté. Mais bientôt ce même fond d'inconstance ou d'in- quiétude nous ramène sur les occupations qu'on a longtemps négligées, et des goûts qui paraissaient entièrement éteints re- •naissent et se montrent avec la chaleur des passions.

Quand les lettres et les arts se ranimèrent en Italie, on ne vit presque paraître que des traductions : Homère, Hésiode, Euri- pide, Sophocle, Aristophane, Musée, Coluthus, Lycophron, etc., eurent leurs traducteurs. Plus d'un siècle entier s'écoula ensuite sans qu'aucun homme de lettres s'avisât d'inquiéter les mânes des poètes anciens ; mais aujourd'hui on les tourmente plus que jamais : l'Italie est inondée de versions et d'interprétations de toute espèce. Peut-être, dit un Italien lui-même, se persuade- t-on que jusqu'à présent on n'a point su traduire ; peut-être aussi ne sait-on plus. à quoi s'occuper pour se faire un nom dans la république des lettres.

La traduction dont il s'agit ici est très-fidèle et très-pure ; aux hymnes de Callimaque, l'éditeur, M. Bandini, a ajouté les Èpi- gmmmes de ce poète-grammairien, ainsi que le petit poëme sur

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