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326 HOMÉLIE

Veîdam même, qui est depuis si longtemps le livre sacré sur les

bords du Gange. , ^ ,

Ces deux volumes, qui sont la loi de toutes les sectes des brames, VÈzour-Vcidam, qui est le commencement du Veidom, ne parlent jamais que d'un Dieu unique.

Le ciel a voulu qu'un de nos compatriotes, qui a réside trente années à Bengale, et qui sait parfaitement la langue des anciens brames, nous ait donné un extrait de ce Shastabad, écrit mille années 'avant le Veidam. Il est divisé en cinq cbapitres. Le pre- mier traite de Dieu et de ses attributs, et il commence ainsi : « Dieu est un; il a formé tout ce qui est; il est semblable à une sphère parfaite sans fin ni commencement. Il gouverne tout par une sagesse générale. Tu ne chercheras point son essence et sa nature, cette entreprise serait vaine et criminelle. Qu'il te sufhse d'admirer jour et nuit ses ouvrages, sa sagesse, sa puissance, sa bonté. Sois heureux en l'adorant, n

Le second chapitre traite de la création des intelligences

célestes *

Le troisième, de la chute de ces dieux secondaires; Le quatrième, de leur punition; Le cinquième, de la clémence de Dieu. Les Chinois dont les histoires et les rites attestent une antiquité si reculée, mais moins ancienne que celle des Indiens, ont tou- jours adoré le Tien, le Chang-ti, la Vertu céleste. Tous leurs livres de morale, tous les édits des empereurs, recommandent de se rendre agréable au Tien, au Chang-ti. et de mériter ses bienfaits. Confucius n'a point établi de religion chez les Chinois, comme les ignorants le prétendent. Longtemps avant lui les empereurs allaient au temple quatre fois par année présenter au Chang-ti les fruits de la terre.

Ainsi vous voyez que tous les peuples policés, Indiens, Chi- nois É-vptiens, Persans, Chaldéons, Phéniciens, reconnurent un Dieu siilirême. Je ne nierai pas que, .chez ces nations si antiques, il n'v ait eu des athées; je sais qu'il y en a beaucoup a la Chine; nous en voyons en Turquie, il y en a dans notre patrie et chez toutes les nations de l'Europe. Mais pourquoi leur erreur ebran- lerait-elle notre croyance? Les sentiments erronés de tous les phi- losophes sur la lumière nous empêcheront-ils de croire fermeinent aux découvertes de Newton sur cet élément incompréhensible/ La mauvaise physique des Grecs et leurs ridicules sophismes ' détruîront-ils dans nous la science intuitive que nous donne la physique expérimentale?

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