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AVANT-PROPOS. 445

dans le décret de Gélase, saint Épipliane^ dit que les é])ionites en avaient supposé dans lesquels ils prétendaient que Paul était né d'un père et d'une mère gentils, et qu'étant venu demeurer à Jérusalem il devint prosélyte, et fut circoncis dans l'espérance d'épouser la fille du pontife ; mais que n'ayant pas eu cette vierge, ou bien «e rayant pas eue vierge, il en fut si irrité qu'il écrivit contre la circoncision, contre le sabbat, et contre toute la loi. Cette assertion paraissait fondée sur ce que Paul lui-même se dit' natif de Tarse en Cilicie, dans les Actes authentiques écrits par Luc; mais Fabricius^ en cite un manuscrit grec, dans lequel Paul ne dit pas qu'il est né à Tarse*, mais qu'il a été fait citoyen de cette ville ; et saint Jérôme lui-même, si savant dans les langues, vient à l'appui de ce sentiment. Dans deux de ses ouvrages*, il fait naître Paul à Giscala, ville de la Galilée.

Sur ce que le même Paul écrit à Timotliée'^ qu'Hermogènes et Dénias l'ont abandonné, et qu'il lui parle en même temps ^ des grandes persécutions et des souffrances qu'il avait essuyées à Icône et à Antioche ; un de ses disciples, pour suppléer aux Actes des apôtres, qui n'en disent qu'un mot^, composa les Actes de Thecle et de Paul. Cet ouvrage a été si célèbre autrefois que l'on ne sera pas fàclié d'en trouver ici le précis avec les noms des Pères qui l'ont cité.

Lorsque Paul, dit Tauteur, après sa fuite d'Antioclie, s'en allait à Icône, deux hommes pleins d'hypocrisie. Dénias et Hermogènes, se joignirent à lui. Cependant un certain Onésiphore, avec sa femme Lectre et ses enfants Simmie et Zenon, vint l'attendre sur le chemin royal qui conduit à Lystres, pour le recevoir chez lui. Comme il n'avait jamais vu Paul, il le reconnut à sa taille courte, sa^" tête chauve, ses cuisses courbes, ses grosses jambes, ses sour- cils joints, et son nez aquilin. C'était là le signalement que Tite en avait donné.

\. Hîeres. 30, n. 10. {Note de Voltaire.)

2. Act., ch. XXII, V. 13. (/fZ.)

3. Codex apocryp., p. 571. (/(/.)

4. Voyez tome XVII, page 328; et tome XXVI, page 231.

5. De viris illustr., ch. v. Et Comment, in epist. ad Philem. {Note de Voltaire.)

6. II. Timoth., ch. i, v. 15. {Id.)

7. Ibid., ch. IV, v. 9. (/d.)

8. IbuL, ch. III, V. 11. {Id.)

9. Act., ch. XIV, V. 1. (/cZ.)

10. Grabius (t. I, SpicUeg., p. 95) observe que Paul, dans le Philopatris de Lucien, est désigné par ces mots : « Ce chauve au nez aquilin, qui a été ravi par les airs jusqu'au troisième ciel. » {Id.) — Le Plùlopatris n'est pas de Lucien, il fut composé vers l'an 303 ; voyez tome XIX, la note de la page 594.

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