Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome27.djvu/48

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Il y a cent autres endroits pareils qui, mis par vous dans un grand jour, pourraient éclairer nos incrédules, dont le nombre prodigieux augmente si sensiblement.

IX.

Après ces préliminaires, venons à présent, monsieur, à votre dispute avec feu M. Fréret \ sur la manière dont il faut s’y prendre pour réfuter nos ennemis.

Nous aurions souhaité que vous eussiez donné moins de prise contre vos apologies, en regardant comme des auteurs irréfraga- bles Tertullien et Eusèbe. Vous savez bien que le R, P. Malebranche traite de fou Tertullien, et qu’Eusèbe était un arien qui compilait tous les contes d’Hégésippe. Ne montrons jamais nos côtés faibles, quand nous en avons de si forts.

X.

Nous sommes fâchés que vous avanciez ^ que « les auteurs des Évangiles n’ont point voulu inspirer d’admiration pour leur maître ». Il est évident qu’on veut inspirer de l’admiration pour celui dont on dit qu’il s’est transfiguré sur le Thabor, et que ses habits sont devenus tout blancs pendant la nuit; qu’Élie et Moïse sont venus converser avec lui ; qu’il a confondu les docteurs dès son enfance ; qu’il a fait des miracles, qu’il a ressuscité des morts, qu’il s’est ressuscité lui-même. Vous avez peut-être voulu dire que le style des Évangiles est très-simple ; qu’il n’a rien d’admirable : nous en convenons ; mais il faut convenir aussi qu’ils tendent, dans leur simplicité, à rendre admirable Jésus-Christ, comme ils le doivent.

Il n’y a en cela nulle différence entre ce qui nous reste des cinquante Évangiles rejetés et les quatre Évangiles admis. Tous parlent avec cette même simplicité, que nos adversaires appellent grossièreté : exceptons-en le premier chapitre de saint Jean, que les allogicns et d’autres ont cru n’être pas de lui. Il est tout à fait dans le style platonicien, et nos adversaires ont toujours soupçonné qu’un Grec platonicien en était l’auteur.

XI.

Vous prétendez, monsieur ^ que feu M. Fréret confond deux

1. C’était sous le nom de Fréret qu’avait été publié V Examen critique: voyez tome XXVI, page 506.

2. Page 23. (Note de Voltaire.)

3. Page 16. (Id.) — De la première partie.