Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome27.djvu/532

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Alors je connus que c’est Jésus, et je l’adorai, et je dis[1] : Béni soit celui qui vient au nom du Seigneur ! Mais Jésus, tenant ma main, me conduisit à Arimathie dans ma maison, et me dit : Paix à vous, et jusqu’au quarantième jour ne sortez pas de votre maison. Pour moi, je vais vers mes disciples.

XVI. — Lorsque les princes des prêtres et les autres prêtres et les lévites eurent entendu toutes ces choses, ils furent étonnés, et tombèrent par terre comme morts sur leurs visages, et s’écriant entre eux, ils dirent : Quel est ce prodige qui s’est fait à Jérusalem ? Nous connaissons le père et la mère de Jésus. Et un certain lévite dit : J’ai connu plusieurs personnes de sa parenté craignant Dieu, et offrant toujours dans le temple des hosties et des holocaustes avec des oraisons au Dieu d’Israël. Et lorsque le grand prêtre Siméon le reçut, le tenant dans ses mains, il lui dit[2] : Maintenant, Seigneur, vous renvoyez votre serviteur en paix selon votre parole, parce que mes yeux ont vu votre salut, que vous avez préparé devant la face de tous les peuples ; la lumière pour la révélation des nations et la gloire de votre peuple d’Israël. Pareillement le même Siméon bénit Marie, mère de Jésus, et lui dit : Je vous annonce touchant cet enfant qu’il a été mis pour la ruine et pour la résurrection de plusieurs, et pour signe de contradiction. Et le glaive traversera votre âme, et les pensées seront révélées de plusieurs cœurs. Alors tous les Juifs dirent : Envoyons à ces trois hommes qui dirent qu’ils l’avaient vu parlant avec ses disciples sur la montagne des Oliviers. Cela étant fait, ils leur demandèrent qu’est-ce qu’ils avaient vu. Lesquels répondant dirent d’une voix : Le Seigneur Dieu d’Israël est vivant, parce que nous avons vu clairement Jésus parlant avec ses disciples sur la montagne des Oliviers, et montant au ciel. Alors Annas et Caïphas les séparèrent l’un de l’autre, et les interrogèrent séparément. Lesquels, confessant unanimement la vérité, dirent qu’ils avaient vu Jésus. Alors Annas et Caïphas dirent : Notre loi contient[3] : De la bouche de deux ou de trois témoins toute parole est assurée. Mais que disons-nous ? le bienheureux Énoch plut à Dieu[4], et fut transporté par la parole de Dieu, et[5] la sépulture du bienheureux Moïse ne se trouve pas. Mais Jésus a été livré à Pilate, flagellé, couvert de crachats, couronné d’épines, frappé d’une lance, et crucifié, mort sur le bois, et enseveli, comme l’honorable père

  1. Matth., xxiii, v. 39. (Note de Voltaire.)
  2. Luc, ii, v. 29. (Id.)
  3. Deut., xvii, v. 6. (Note de Voltaire.)
  4. Genes., v, v. 24. (Id.)
  5. Deut., xxxiv, v. 6. (Id.)