Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome27.djvu/531

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vous ! Nous savons que nous avons péché contre vous et contre Dieu. Daignez donc venir vers vos pères, parce que nous avons admiré votre délivrance. Nous savons que nous avons eu un mauvais dessein contre vous, et le Seigneur a pris soin de vous, et le Seigneur lui-même vous a délivré de notre dessein. Paix à vous, Joseph honorable, de la part de tout le peuple. Et ils choisirent sept hommes amis de Joseph, et ils leur dirent : Lorsque vous serez arrivés vers Joseph, saluez-le en paix en lui donnant la lettre. Et les hommes arrivant vers Joseph, le saluant en paix, lui donnèrent le livret de la lettre. Et lorsque Joseph eut lu, il dit : Béni soyez-vous, Seigneur Dieu, qui m’avez délivré d’Israël, afin qu’il ne répandît pas mon sang ! Béni soyez-vous, Seigneur Dieu, qui m’avez couvert de vos ailes ! Et Joseph les embrassa et les reçut dans sa maison. Mais un autre jour Joseph, montant son âne, marcha avec eux, et ils allèrent à Jérusalem. Et tous les Juifs l’ayant appris, il lui coururent au-devant criant et disant : Paix à votre entrée, père Joseph ! Auxquels répondant, il dit : Paix à tout le peuple ! Et tous l’embrassèrent. Et Nicodème le reçut dans sa maison, faisant un grand festin[1]. Mais un autre jour de préparation, Annas, Caïphas, et Nicodème, dirent à Joseph : Confessez au Dieu d’Israël, et manifestez-nous toutes choses sur lesquelles vous serez interrogé, parce que nous avons été fâchés de ce que vous avez enseveli le corps du Seigneur Jésus : vous enfermant dans une chambre, nous ne vous avons pas trouvé, et nous avons été fort étonnés, et la crainte nous a saisis jusqu’à ce que nous vous avons reçu présent. Devant Dieu donc manifestez-nous ce qui s’est fait. Or Joseph, répondant, dit : Vous m’enfermâtes bien un jour de préparation vers le soir. Comme je faisais mon oraison le jour du sabbat à minuit, la maison fut suspendue par les quatre angles, et je vis Jésus comme un éclat de lumière, et je tombai par terre de frayeur. Mais Jésus, tenant ma main, m’éleva de terre, et une rosée me couvrit. Et, essuyant ma face, il m’embrassa et me dit : Ne craignez point, Joseph, regardez-moi, et voyez que c’est moi[2]. Je regardai donc, et je dis : Mon maître Élias. Et il me dit : Je ne suis pas Élias, moi ; mais je suis Jésus de Nazareth, dont vous avez enseveli le corps. Mais je lui dis : Montrez-moi le monument où je vous ai mis. Or Jésus, tenant ma main, me conduisit dans le lieu où je l’ai mis, et me montra le suaire et le lange dans lequel j’avais enveloppé sa tête.

  1. Luc, v, v. 29. (Note de Voltaire.)
  2. Luc, xxiv, v. 39. (Id.)