Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome27.djvu/544

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avons écrites entre nos mains. Et c’est notre coutume que chaque année ouvrant cette sainte bibliothèque devant notre synagogue, nous cherchons le témoignage de Dieu, et nous avons trouvé dans le premier livre des Septante, où Michel archange parla au troisième fils d’Adam le premier homme, de cinq mille cinq cents ans dans lesquels devait venir du ciel le très-aimé fils de Dieu le Christ, et nous avons encore considéré que peut-être il est le Dieu d’Israël qui dit à Moïse[1] : « Faites-vous une arche du Testament de la longueur de deux coudées et demie, de la hauteur d’une coudée et demie, de la largeur d’une coudée et demie. » Dans ces cinq coudées et demie, nous avons compris et nous avons connu dans la fabrique de l’arche du Vieux Testament, que dans cinq mille ans et demi Jésus-Christ devait venir dans l’arche de son corps ; et ainsi nos Écritures attestent qu’il est le fils de Dieu, et le Seigneur, et le roi d’Israël, parce qu’après sa passion nous, princes des prêtres, admirant les signes qui se faisaient à cause de lui, nous avons ouvert cette bibliothèque, examinant toutes les générations jusqu’à la génération de Joseph et de Marie, mère de Jésus, pensant qu’il était de la race de David ; nous avons trouvé ce que fit le Seigneur, et quand il fit le ciel et la terre, et Adam le premier homme, jusqu’au déluge, deux mille deux cent et douze ans. Et depuis le déluge jusqu’à Abraham, neuf cent douze ans. Et depuis Abraham jusqu’à Moïse, quatre cent trente ans. Et depuis Moïse jusqu’au roi David, cinq cent dix ans. Et depuis David jusqu’à la transmigration de Babylone, cinq cents ans. Et depuis la transmigration de Babylone jusqu’à l’incarnation du Christ, quatre cents ans. Et ils font ensemble cinq mille et demi[2] ; et ainsi il apparaît que Jésus que nous avons crucifié est Jésus-Christ fils de Dieu, vrai Dieu, et tout-puissant. Ainsi soit-il.




Pour rendre ce recueil plus intéressant, nous joindrons ici deux Lettres et une Relation de Pilate à l’empereur Tibère ; et nous finirons par les Actes de Pierre et de Paul, que nous avons promis dans l’Avant-propos[3].

  1. Exod., xxv, v. 10. (Note de Voltaire.)
  2. De 5500, il s’en manque 536 ; l’addition ne donne que 4964. (Id.)
  3. Page 449.