Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome27.djvu/558

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

presque toutes les villes touchant ses actions ; car comme il était persécuteur de la loi du Christ, une voix l’a appelé du ciel, et lui a enseigné la vérité, parce qu’il n’était pas ennemi de notre foi par envie, mais par ignorance. Car il y a eu avant nous de faux christs comme est Simon ; il y a eu de faux apôtres, il y a eu de faux prophètes, qui, venant contre les livres sacrés, se sont appliqués à détruire la vérité ; et il était nécessaire d’agir contre eux ; mais celui-ci qui, dès son enfance, ne s’était appliqué à autre chose qu’à examiner les mystères de la loi divine dans lesquels il avait appris cela, d’où il était le défenseur de la vérité, et le persécuteur de la fausseté, parce que sa persécution ne se faisait pas par émulation, mais pour défendre la loi ; la vérité elle-même lui a parlé du ciel, lui disant : Je suis Jésus de Nazareth, que vous persécutez ; cessez de me persécuter, parce que je suis la vérité même pour laquelle vous paraissez combattre. Ayant donc connu que cela était ainsi, il abandonna ce qu’il défendait, et il commença à défendre ce sentier du Christ qu’il poursuivait, qui est la véritable voie pour ceux qui marchent purement, la vérité pour ceux qui ne trompent point, et la vie éternelle pour ceux qui croient. Simon dit : Bon empereur, comprenez leur conspiration, ils sont sages contre moi. Pierre dit : Il n’y a aucune vérité en vous, ennemi de la vérité ; mais c’est du seul mensonge que vous dites et que vous faites toutes ces choses. Néron dit : Et vous Paul, que dites-vous ? Paul répondit : Croyez ce que vous avez entendu dire à Pierre et à moi, car nous avons un seul sentiment, parce que nous avons un seul Seigneur Jésus-Christ. Simon dit : Pensez-vous, ô empereur, que j’aie une dispute avec eux, qui ont fait un complot contre moi ? Et s’étant tourné vers les apôtres, il dit : Écoutez, Pierre et Paul ; si je ne puis rien faire ici avec vous, nous viendrons où il faut que vous me jugiez. Paul répondit : Bon empereur, voyez quelles menaces il nous fait. Et Pierre dit : Pourquoi ne vous riez-vous pas d’un homme vain et d’une tête aliénée qui, joué par les démons, pense ne pouvoir pas se manifester ? Simon répondit : Je vous pardonne maintenant, jusqu’à ce que je montre ma vertu. À cela Pierre répondit : Si Simon ne voit la vertu de Christ notre Jésus-Christ, il ne croira pas qu’il n’est pas le Christ. Simon dit : Très-sacré empereur, gardez-vous de les croire, parce que ce sont eux qui sont circoncis, et qui circoncisent. À cela Paul répondit : Pour nous, avant que nous connussions la vérité, nous avons gardé la circoncision de la chair ; mais dès que la vérité nous a apparu, c’est de la circoncision du cœur que nous sommes circoncis, et que nous circon-