Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome28.djvu/483

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

LETTRE

DE M. DE VOLTAIRE

A UN DE SES CONFUÈr.ES A l'aCADÉMIE ^

(1772)

��Je n'ai point lu, monsieur, les beaux vers- où vous dites que le très-inclément Clément me déchire aussi bien que plusieurs de mes amis. Il y a environ soixante ans que je suis accoutumé à être déchiré par les Desfontalnes, les Bonneval, les Fréron, les Clément, les La Beaumelle, et les autres grands hommes de ce siècle. Je vous envoie, la jolie pièce de vers que ce M. Clément fit, il y a peu de temps, à mon honneur et gloire. J'en retranche seulement quel([ues vers, tant parce qu'il faut être modeste que parce qu'il ne faut pas trop abuser de votre loisir.

toi que j'aime autant que je l'admire,

Sur ces vers que mon cœur inspire

El que lui seul doit avouer, Jelle un res^ard do bonté, de tendresse :

��1. Tel est le titre de cet écrit dans l'édition de Genève (Paris, Valade), 1772, in-S" de 7 pages. Il a été imprimé, mais sans VAvis de l'imprimeur qui le ter- mine, dans le Mercure de 1772, tome I" d'avril, page 203. On peut donc penser qu'il est du mois de mars.

Les éditeurs de Kehl avaient considéré ce morceau comme une lettre, et l'avaient placé dans la Correspondance, année 1773, comme adressé à M. de La- harpe. On a déjà vu qu'il y a erreur sur l'année; Laharpe ne fut le confrère de Voltaire à l'Académie qu'en 1776 : ce ne peut donc être lui que Voltaire désigne dans le titre.

L'Avis de Vimprimeur, que je rétablis à la fin de cet opuscule, est une preuve de plus que l'écrit, malgré son intitulé, n'était point une lettre missive; et c'a été une raison de plus pour reporter dans les Mélanges ce petit pamphlet. (B.)

2. Boileau à Voltaire, 1772, in-8», satire que Clément avait composée pour répondre kVÊpitre à Boileau; voyez tome X.

�� �