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portent des impôts excessifs. — Il est vérifié qu’elles ont payé, en 1774, la somme de :129,448 l. 3 s. 10 d.

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Savoir :


Taille 31,908 l. 6 s. 7 d.
Capitation 4,000 11 2
Décimes 655 0 0
Vingtième, et 4 sous pour livre du dixième 21,725 11 3
Droits domaniaux 23,760 0 0
Traites 2,000 0 0
Tabac 799 0 0
Gabelles 32,314 7 1
Crue de sel et 8 sous pour livre 8,744 0 0
Don gratuit 1, 881 0 0
Marque des cuirs 1,600 0 0
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Total 129,448 l. 3 s. 10 d.

Il est une autre charge qu’on ne peut évaluer : ce sont les corvées sur cinq routes ouvertes dans le pays, dans la longueur de seize lieues ; il suffit d’observer que, pour les seuls ouvrages d’art, le pays a emprunté la somme de 134,000 livres, dont il paye les intérêts au denier vingt, sans retenue de vingtièmes.

Le principal commerce du pays consiste dans la vente de ses denrées, des bestiaux qu’il nourrit, des fromages qu’il fabrique ; dans la joaillerie (métier plus nuisible qu’utile à ceux qui le professent), et dans l’horlogerie, qui a fait beaucoup de progrès depuis quelques années à Ferney, où M. de Voltaire a rassemblé, à très-grands frais, les meilleurs artistes en ce genre.

Avant l’union du pays de Gex à la couronne de France, ce pays jouissait d’une pleine liberté de commerce avec Genève et la Suisse.

Il fut maintenu dans ce privilège par le traité de Lyon en 1601, et plus particulièrement encore par des lettres patentes de 1604, enregistrées au parlement de Dijon, qui suppriment le droit de pancarte dans tout le bailliage de Gex.

Pendant plus de cent quarante ans il n’y a eu, à l’entrée et à la sortie du pays, que trois bureaux des fermes, Collonges, Gex et Versoi.

Il y en a huit maintenant : les trois anciens et cinq nouveaux,