Soyez libre : partez, et de mes sacrifices
Allez ollVir au roi les licureuses prémices.
Puissé-je à ses genoux présenter aujourcriiui
Celle qui m’a dompté, ([iii me ramène à lui,
Qui d’un prince ennemi l’ait un sujet fidèle,
Changé par ses regards, et vertueux par elle !
NEMOURS, A part.
Il fait ce que je veux, et c’est pour m’accabler,
(Haut)
O frère trop cruel !
LE DUC,
Qu’entends-je ?
NEMOURS.
Il faut parler.
LE DUC.
Que me voulez-vous dire ? et pourquoi tant d’alarmes ?
Vous ne connaissez pas ses redoutables charmes.
NEMOURS.
Le ciel met entre nous un obstacle éternel,
LE DUC.
Entre nous… c’en est trop. Oui vous Fa dit, cruel ?
Mais de vous, en effet, était-elle ignorée ?
Ciel ! à quel piège affreux ma foi serait livrée !
Tremblez !
NEMOURS.
Moi, que je tremble ! ah ! j’ai trop dévoré
L’inexprimable horreur où toi seul m’as livré ;
J’ai forcé trop longtemps mes transports au silence ;
Connais-moi donc, barbare, et remplis ta vengeance !
Connais un désespoir à tes fureurs égal :
Frappe ! voilà mon cœur, et voilà ton rival !
LE DUC.
Toi, cruel ! toi, A’emours !
NEMOURS.
Oui, depuis deux années
L'amour le plus secret a joint nos destinées.
C’est toi dont les fureurs ont voulu m’arracher
Le seul bien sur la terre où j’ai pu m’attacher ;
Tu fais depuis trois mois les horreurs de ma vie ;
Les maux que j’éprouvais passaient ta jalousie.
Par tes égarements, juge de mes transports.
A’ous puisâmes tous deux dans ce sang dont je sors