Cette page n’a pas encore été corrigée
ACTE III. SCKM- V. 223
- Siir tout autro iiiténM ce triste amour J’emporte.
- Accablez-moi de honte, accusez-moi, n’importe !
- l)iissé-je vous déplaire et forcer votre cœur,
- L’autel est prêt ; venez.
VAMIli.
Vous osez ?…
AMÉLIE.
Non, seigneur,
- Avant que je vous cède, et que l’hymen nous lie,
- Aux yeux de votre frère arrachez-moi la vie.
- Le sort met entre nous un obstacle éternel.
- Je ne puis être à vous.
LE DlC.
Vamir… Ingrate… Ah ciel !
- C’en est donc fait… mais non… mon cœur sait se contraindre
- Vous ne méritez pas que je daigne m’en plaindre.
- .le vous rends trop justice ; et ces séductions,
=--Qui vont au fond des cœnirs chercher nos passions,
- L’espoir qu’on donne à peine afin qu’on le saisisse,
- Ce poison préparé des mains de l’arti/lce,
- Sont les effets d’un charme aussi trompeur que vain,
=’^Que l’œil de la raison regarde avec dédain.
- .Ie suis libre par vous : cet art que je déteste,
- Cet art qui m’enchaîna, brise un joug si funeste ;
- Et je ne prétends pas, indignement épris,
- Rougir devant mon frère, et souffrir des mépris.
- Montrez-moi seulement ce rival qui se cache ;
- Je lui cède avec joie un poison qu’il m’arrache ;
- .le vous dédaigne assez tous deux pour vous unir,
- Perfide ! et c’est ainsi que je dois vous punir.
AMKLIE.
- .Ie devrais seulement vous quitter et me taire ;
- Mais je suis accusée, et ma gloire m’est chère.
- Votre frère est présent, et mon honneur blessé
- Doit repousser les traits dont il est offensé.
- Pour un autre que vous ma vie est destinée ;
’Me vous en fais l’aveu, je m’y vois condamnée.
- Oui, j’aime ; et je serais indigne, devant vous,
- De celui que mon cœur s’est promis pour époux,
■’ Indigne de l’aimer, si, par ma complaisance, ".l’avais à votre amour laissé quelque espérance.
- Vous avez regardé ma liberté, ma foi,
Théâtre. II. 15