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ACTE III, SCÈNE I. 447

Il faut avoir l'attention d "éviter ces façons de parler, employées dans le style bas ; passe, passe fait un effet ridicule.

Vers 39. L'amour à ses pareils ne donne point d'ardeur

Qui ne cède aisément aux soins de leur grandeur.

L'amour qui donne de ïanleur!

A'ers 47. Et s'il donnoit loisir à des cœurs si hardis De relever du coup dont ils sont étourdis...

On relève de maladie ; on ne relève pas d'un coup.

Vers 49. S'il les vainc, s'il parvient où son désir aspire... Évitez toujours ces syllabes rudes et sèches.

Vers 57. Remettez en ses mains, trône, sceptre, couronne.

Ce ne sont point trois choses différentes, c'est la même idée sous trois diverses figures, c'est un pléonasme, une négligence.

Vers pén. Avec toute ma flotte allons le recevoir,

Et par ces vains honneurs séduire son pouvoir.

Notre langue ne permet guère qu'on applique à des choses inanimées des verbes qui ne sont appropriés qu'à des choses animées. On séduit un homme, et par une métaphore très-juste on séduit sa passion; mais quand on séduit un homme puissant, ce n'est pas son pouvoir qu'on séduit. Cette impropriété de termes est souvent ce qui révolte le lecteur, sans qu'il s'aperçoive d'où naît son dégoût. Les poètes comme Boileau et Racine, qui n'em- ploient jamais que des métaphores justes, qui écrivent toujours purement, sont lus de tout le monde, et il n'y a pas un seul de leurs vers que les amateurs ne relisent cent fois, et ne sachent par cœur ; mais on ne lit des autres que quelques endroits de génie, dont la beauté supérieure s'élève au-dessus des règles de la svntaxe et de la correction du stvle.

��ACTE TROISIÈME.

SCÈNE I.

Corneille, dans l'examen de Pompée, dit qu'on a trouvé mau- vais qu'Achorée fasse le récit intéressant qui suit, à une simple suivante. Il donne pour réponse que cette suivante tient, lieu de

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