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��ACTE 111, SCÈNE 111. 211

Vers 197 Et l'on ne sait que c'est

De suivre ou d'obéir que suivant qu'il leur plait.

Il faut éviter ces expressions triviales que c'est, qui n'est pas français, et ce que c'est, qui, étant plus régulier, est dur à l'oreille et du style de conversation.

Vers 209. Vous qu'à sa défiance il a sacrifié

Jusijues à vous forcer d'être son allie...-

Cette transition ne me paraît pas assez ménagée. Je crois que Sertorius devait, dans l'énumération des cruautés de Sylla, compter celle d'avoir forcé Pompée à répudier sa femme.

Vers 213. J'aimois mon Aristie, il m'en vient d'arracher. J'aimais mon Aristie est faible, trivial, et comique.

Vers 2 19. Protéger hautement les vertus malheureuses, C'est le moindre devoir des âmes généreuses.

Sertorius ne doit point dire qu'il est une âme généreuse. Il doit le laisser entendre : c'est le défaut de tous les héros de Corneille de se vanter toujours.

SCÈNE III. Vers 1. Venez

��. . . . montrer... à tout le genre humain

La force qu'on vous fait pour me donner la main.

La force qu'on vous fait est un barbarisme. On dit : prendre à force, faire force de rames, de voiles ; céder à la force, employer la force ; mais non faire force à quelqu'un. Le terme propre est faire violence ou forcer.

Remarquons ici que le grand Pompée est présenté sous un aspect bien défavorable ; c'est l'aventure la plus honteuse de sa vie : il a répudié Antistia, qu'il aimait, et a épousé /Emilia, la petite-fille de Sylla, pour faire sa cour à ce tyran. Cette bassesse était d'autant plus honteuse qu'Emilie était grosse de son prc< mier mari quand Pompée l'épousa par un double divorce. Pom- pée avoue ici sa honte à Sertorius et à sa première femme. Il ne paraît que comme un esclave de Sylla, qui craint de déplaire à son maître. Dans cette position, quelque chose qu'il dise ou qu'il fasse, il est impossible de s'intéresser à lui. On prend un intérêt médiocre à Sertorius amoureux. Viriate est peut-être le premier personnage de la pièce ; mais quiconque n'étalera que delà poli-

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