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ACTE I, SCÈNE l!F. 89

Vers 1 12. Je prends sur moi sa dette, et je vous la fais bonne est trop trivial ; c'est le style des marchands.

Vers 4 21. Se pare qui voudra du nom de ses aïeux :

Moi, je ne veux porter que moi-même en tous lieux, etc.

Cette tirade était digne d'être imitée par Corneille, et l'on voit que si elle n'était pas dans l'espagnol il l'aurait faite. Il est vrai que mon bras est mon père est trop forcé.

Vers 1 25. Mais pour en quelque sorte obéir à vos lois,

Seigneur, pour mes parents je nomme mes exploits; Ma valeur est ma race, et mon bras est mon père.

Quand pour est suivi d'un verbe, il ne faut ni d'adverbe entre deux, ni rien qui tienne lieu d'adverbe.

Vers 147 Et bien ! je l'anoblis,

Quelle que soit sa race et de qui qu'il soit fils.

Il faut éviter soigneusement ces cacophonies. On a déjà remar- qué cette faute 1 .

Vers 154. Au choix de ses États elle veut demeurer.

Demeurer au choix est un barbarisme; il faut s'en tenir au choix, ou demeurer attachée au choix des États.

Vers 4 56. Elle prend vos transports pour un excès de flamme... . . . Au lieu d'en punir le zèle injurieux, Sur un crime d'amour elle ferme les yeux.

Le zèle injurieux d'un excès de flamme!

Vers 460. Ne faites point ici de fausse modestie.

Faire de fausse modestie, barbarisme et solécisme; il faut n'af- fectez point ici de fausse modestie. Mais il ne s'agit pas ici de mo- destie quand Manrique parle d'antipathie; c'est jouer au propos interrompu.

Vers 475. Marquis, prenez ma bague...

La bague du marquis vaut bien l'anneau royal d'Astrate. Cela est tout espagnol.

Ibid. Et la donnez pour marque

Au plus digne des trois, que j'en fasse un monarque;

barbarisme et solécisme.

1. Voyez tome XXXI, page 452; et ci-dessus, page i.

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