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Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome34.djvu/28

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C’est un tableau
Fait par Watteau.
Sachez aussi
Que la déesse
Enchanteresse
De ce lieu-ci,
Voyant l’espèce
De vers si courts
Que les Amours
Eux-même ont faits,
A dit qu’auprès
De ces vers nains.
Vifs et badins,
Tous les plus longs.
Faits par Voltaire,
Ne pourraient guère
Être aussi bons.

Mille compliments à notre ami Bernard, de ce qu’il cultive toujours les muses aimables. Je ne sais pas pourquoi le public s’obstine à croire que j’ai fait Montézume[1]. La scène est au Pérou, messieurs, séjour peu connu des poëtes. La Condamine mesure ce pays, les Espagnols l’épuisent, et moi, je le chante. Dieu me garde des sifflets ! Lefranc fait bien tout ce qu’il peut pour m’attirer cette aubade ; il empêche Mlle Dufresne de jouer. Je ne sais si le rôle est propre pour Mlle Gaussin. Si je ne suis pas sifflé, voilà une belle occasion d’écrire à M. Sinetti l’Américain. Adieu ; je ne me porte guère bien. Adieu, charmant correspondant.


552. – Á M. L’ABBÉ ASSELIN.
À Cirey, le 29 janvier.

Je fais trop de cas de votre estime pour ne vous avoir pas importuné un peu au sujet des mauvais procédés de l’abbé Desfontaines ; mais j’avais envie, monsieur, de vous faire voir que je ne me plaignais point sans sujet. Je vous supplie de me renvoyer la lettre de Mme la marquise du Châtelet. J’apprends que l’abbé Desfontaines est malheureux, et, dès ce moment, je lui pardonne. Si vous savez où il est, mandez-le-moi. Je pourrai lui rendre service, et lui faire voir, par cette vengeance, qu’il ne devait pas m’outrager. Je sais que c’est un précepteur du collège

  1. Vovez la note sur la lettre 536.