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1283. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
(3 ou 4 juin 1740.)

Je vous prie, mon cher ami, de dire à Mme  Dubreuil que je prends beaucoup de part à ce qui la regarde, et de lui faire mon triste compliment.

Gardez, je vous prie, jusqu’à nouvel ordre les paquets de M. de Pont-de-Veyle.

Je vous en adresse un petit, couvert de toile de treillis, contenant des papiers. Ces papiers sont : 1° un manuscrit intitulé Pandore, que vous aurez la bonté de donner à M. Berger, quand il viendra le prendre avec un billet de ma part ; 2° une copie d’une lettre que je vous prierai de faire transcrire correctement, et de remettre à M. de Mouhy, à M. d’Arnaud pour M. Philippe, et à M. Berger[2]. Je serai bien aise que cette copie soit publique. Je vous prie, aussi de donner deux louis d’or de ma part à M. de Mouhy sur son reçu. Il me mande de bien fausses nouvelles, entre autres que je suis brouillé avec Mme  du Châtelet. Mais donnez-lui toujours deux louis, comme si ses nouvelles étaient bonnes.

Je vous prie d’envoyer cette lettre à M. de Lézeau, et, s’il n’accepte pas ma proposition, il faudra recourir à la triste voie d’un huissier.

Je suis bien plus mortifié que vous de vos tableaux.

Adieu, mon cher ami.


1284. — À FRÉDÉRIC, PRINCE ROYAL DE PRUSSE.
À Bruxelles[3].

Lorsque autrefois notre bon Prométhée
Eut dérobé le feu sacré des cieux,
Il en fit part à nos pauvres aïeux :
La terre en fut également dotée,
Tout eut sa part ; mais le Nord amortit
Ces feux sacrés, que la glace couvrit.
Goths, Ostrogoths, Cimbres, Teutons, Vandales,
Pour réchauffer leurs espèces brutales,

  1. Édition Courtat.
  2. En marge, d’une autre écriture : « la lettre à milord Hervey. » (G.)
  3. Cette réponse à la lettre 1274 est du 4 ou 5 juin 1740 ; Frédéric y répondit le 12 du même mois.