Je vous prie, mon cher ami, de dire à Mme Dubreuil que je prends beaucoup de part à ce qui la regarde, et de lui faire mon triste compliment.
Gardez, je vous prie, jusqu’à nouvel ordre les paquets de M. de Pont-de-Veyle.
Je vous en adresse un petit, couvert de toile de treillis, contenant des papiers. Ces papiers sont : 1° un manuscrit intitulé Pandore, que vous aurez la bonté de donner à M. Berger, quand il viendra le prendre avec un billet de ma part ; 2° une copie d’une lettre que je vous prierai de faire transcrire correctement, et de remettre à M. de Mouhy, à M. d’Arnaud pour M. Philippe, et à M. Berger[2]. Je serai bien aise que cette copie soit publique. Je vous prie, aussi de donner deux louis d’or de ma part à M. de Mouhy sur son reçu. Il me mande de bien fausses nouvelles, entre autres que je suis brouillé avec Mme du Châtelet. Mais donnez-lui toujours deux louis, comme si ses nouvelles étaient bonnes.
Je vous prie d’envoyer cette lettre à M. de Lézeau, et, s’il n’accepte pas ma proposition, il faudra recourir à la triste voie d’un huissier.
Je suis bien plus mortifié que vous de vos tableaux.
Adieu, mon cher ami.
Lorsque autrefois notre bon Prométhée
Eut dérobé le feu sacré des cieux,
Il en fit part à nos pauvres aïeux :
La terre en fut également dotée,
Tout eut sa part ; mais le Nord amortit
Ces feux sacrés, que la glace couvrit.
Goths, Ostrogoths, Cimbres, Teutons, Vandales,
Pour réchauffer leurs espèces brutales,
- ↑ Édition Courtat.
- ↑ En marge, d’une autre écriture : « la lettre à milord Hervey. » (G.)
- ↑ Cette réponse à la lettre 1274 est du 4 ou 5 juin 1740 ; Frédéric y répondit le 12 du même mois.