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plaire. Que les rois s’échinent et s’entre-mangent ; mais portez-vous bien.


1411. — À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
À Bruxelles, ce 25 (février 1741).

J’ai donné, mon cher abbé, à M. Dagieu, notre ministre à Bruxelles, une lettre de change de cinq cent et tant de livres. Ma foi, je ne me souviens pas de combien. Mais le fait est qu’un nommé M. L’Hôte vous présentera ou fera présenter une lettre de change payable à vue de cinq cent et quelques livres, signée de votre ami. J’ai eu la tête si embrouillée ces jours-ci de physique et de métaphysique que je pourrais bien avoir oublié cette affaire temporelle, dont je devais vous donner avis hier.

Ayez la bonté de donner dix écus à d’Arnaud, s’il est toujours dans le même état de misère, où son oisiveté et sa vanité ont mine de le laisser longtemps.

Bonsoir.


1412. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
Le 25 février.

Vos yeux, mon cher et respectable ami, pourront-ils lire ce que vous écrivent deux personnes qui s’intéressent si tendrement à vous ? Nous apprenons par monsieur votre frère le triste état où vous avez été il nous flatte en même temps d’une prompte guérison. J’en félicite Mme d’Argental, qui aura été sûrement plus alarmée que vous, et dont les soins auront contribué à vous guérir, autant, pour le moins, que ceux de M. Silva[2].


Cette beauté que vous aimez,
Et dont le souvenir m’est toujours plein de charmes,
À sans doute éteint par ses larmes
Le feux trop dangereux de vos yeux enflammés.

Je vous renvoie, sur Mahomet et sur le reste, à la lettre que j’ai l’honneur d’écrire à M. de Pont-de-Veyle[3]. J’attendrai que vos

  1. Édition Courtat.
  2. Voyez tome XIV, page 137.
  3. C’est la lettre 1315.