Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/342

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Italiam[1] metire jacens.

(Æn., liv. XII.)

Ve ne sono ancora in Omero ; e questo diffetto si scorge troppo comune in Milton. Ma

· · · · · · · · · · · · · · · ubi plura nitent in carmine, non ego paucis
Offendar maculis.

Mi lusingo che il Crescimbeni[2] sarebbe di tutti gli autori quello che mi darebbe la più vera e profonda cognizione di cotesta sua bella lingua. La Biblioteca del Fontanini[3] non si trova qui ; e giacchè Vostra Eminenza s’è degnata d’essere tanto umana verso di me di promettermi tai libri, saro intieramente in debito ai suoi favori del poco d’italiano che io potro imparare ; e disperando di poter mettermi in Roma sotto la protezione di Vostra Eminenza, faro almeno in Parigi alcun profitto della somma sua bontà. Potrebbe ella compiacersi d’inviarmi questi belli regali sotto l’indirizzo dell’ eminentissimo signor cardinale di Tencin, o sotto quello del signor marchese d’Argenson, ministro di Stato per gli affari stranieri ? Intanto bacio umilmente all’ Eminenza Vostra il lembo della sacra porpora ; in atto di profondamente inclinarmele, mi rassegno di Vostra Eminenza umilissimo, divotissimo ed obbligatissimo servidore[4] V.

  1. Le texte porte Hesperiam.
  2. Fondateur et premier custode de l’Académie des Arcades, à Rome, auteur d’une Histoire de la Poésie italienne, né en 1663, Crescimbeni est mort en 1728.
  3. L’ouvrage de ce savant critique est intitulé Biblioteca della eloquenza italiana. Fontanini, né en 1666, est mort en 1736.
  4. Traduction : L’écolier de Votre Éminence prend la liberté d’écrire en italien à celui qui serait son maitre en français. Vraiment je ne m’étonne pas que Votre Éminence soit de tous les pays. Elle a été estimée et appréciée de tous en Hollande, à l’époque de la paix d’Utrecht ; elle a obtenu ensuite l’estime et l’affection de Louis XIV ; elle s’est acquis, à Vienne, l’amitié et l’admiration unanimes de la cour de l’empereur ; maintenant elle jouit de tous ces succès réunis dans la capitale du monde, dont elle est le principal ornement. Je ne cacherai pas à Votre Éminence que ses lettres, si aimables, si flatteuses pour moi, m’ont inspiré le plus vif désir de visiter cette auguste ville de Rome, séjour de tous les beaux-arts. Il y a chez nous très-peu de moyens de s’instruire dans la langue italienne. J’ai lu quelques auteurs du xviii° siècle. Mais Marchetti, Orsi, Filicaia, et beaucoup d’autres, ne me sont connus que de nom. Je me suis en outre convaincu de la nécessité de pratiquer une langue et de demeurer quelques mois au moins dans le pays pour bien posséder les délicatesses de cette langue et l’expression propre. Je regrette beaucoup d’être plus familiarisé avec l’anglais qu’avec l’italien. Mais je suis resté une année entière à Londres, et là j’ai appliqué tous mes soins à acquérir une connaissance approfondie de la langue trop libre d’un peuple trop