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Ils soutiennent donc que le mobile a reçu cette force que nous nions, et ils tâchent de prouver qu’il l’a reçue a priori, ce qui est bien pis encore que des expériences.

Figure géométrique incluse dans la lettre 1421 des Œuvres complètes de Voltaire. Tome 36. Édition Garnier, Paris 1880
Figure géométrique incluse dans la lettre 1421 des Œuvres complètes de Voltaire. Tome 36. Édition Garnier, Paris 1880

Ne disent-ils pas que, dans ce triangle, la force reçue dans le corps A est le produit d’une infinité de pressions accumulées ? Ne disent-ils pas que À n’aurait pas en l la force qui résulte de ces pressions, si la ligne t s, par exemple, ne représentait deux pressions, si r d n’en représentait trois, etc. ?

Mais, disent-ils, le triangle A l g est au triangle A B C comme le carré de l g au carré de B C, et ces deux triangles sont infiniment petits donc ils représentent, dans le premier triangle A l g, les pressions qui donnent une force égale au carré de l g, et, dans le grand triangle, la somme des pressions qui donnent la force égale au carré B C.

Mais n’y a-t-il pas là un artifice, et ne faut-il pas que toutes ces pressions, si on les distingue, agissent chacune l’une après l’autre ? Il y a donc dans cet instant autant d’instants que de pressions. Cette figure même montre évidemment un mouvement uniformément accéléré or, comment peut-on supposer qu’un mouvement accéléré s’opère en un instant indivisible ?

Je demande si cette seule réponse ne peut pas suffire à découvrir le sophisme.

Je viens ensuite à la conclusion très-spécieuse que les leibnitziens tirent de la percussion des corps à ressort et des corps inélastiques.

Dans la collision des corps à ressort ils retrouvent toujours les mêmes forces devant et après le choc, quand ils supputent la force par le carré de la vitesse et, dans la collision, d’un corps