Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/75

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Votre danse haute ne doit pas se permettre un faux pas ; il n’en fait point dans ses petits menuets. Vous êtes brillant de pierreries ; son habit est simple, mais bien fait. Il faut que vos diamants soient bien mis en ordre, sans quoi vous auriez un air gêné avec le diadème en tête. Envoyez-moi donc, mon cher ami, quelque chose d’aussi bien travaillé que vous imaginez noblement ; ne dédaignez point tout à la fois d’être possesseur de la mine et ouvrier de l’or qu’elle produit. Vous sentez combien, en vous parlant ainsi, je m’intéresse à votre gloire et à celle des arts. Mon amitié pour vous a redoublé encore à votre dernier voyage. J’ai bien la mine de ne plus faire de vers. Je ne veux plus aimer que les vôtres. Mme du Châtelet, qui vous a écrit, vous fait mille compliments. Adieu ; je vous aimerai toute ma vie.


1452. – À M. L’ABBÉ MOUSSINOT[1].
À Bruxelles, ce 20 juin (1741).

En réponse à votre lettre du 16, mon cher abbé, je vous suis bien obligé de faire présenter mes deux ordonnances le plus tôt que vous pourrez. Faut-il donc toujours des procurations, quand on en a d’aussi authentiques que monsieur votre frère, et spécialement pour l’Hôtel de Ville ? Cependant, s’il est nécessaire, il n’y a donc qu’à m’en envoyer le modèle. Je vous prie aussi de me dire si mon certificat de vie du mois de juillet prochain servira pour être payé à l’Hôtel de Ville à Noël. Je crois que les six mois une fois entamés sont payables sur le certificat de vie, à l’échéance, quand même on serait mort dans le cours du semestre.

Je vous prie de dire, de faire dire, ou d’écrire à M. de Brezé, que je n’ai pas l’honneur de lui écrire parce que je ne sais pas sa demeure, et que d’ailleurs je suis malade ; mais que je ferai ce qu’il veut, c’est-à-dire que je n’exigerai point cette année la ratification de madame sa femme, comptant sur son exactitude et sur une délégation qu’il me promet. Il dit qu’il payera en juillet.

Je croyais que M. de Villars me devait une année et demie ; mais c’est bien assez qu’il doive une année pour que vous le pressiez vous savez ce qu’a dit son intendant. Ayez la bonté, je vous prie, de lui écrire la lettre en question. Je vous prierai

  1. Édition Courtat.