Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome36.djvu/76

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de ne pas manquer de faire la petite collecte au mois de juillet : il ne faut rien laisser en arrière.

M. d’Auneuil doit une année. Une lettre, comme vous savez, ne coûte pas beaucoup, si elle n’est pas profitable. D’ailleurs vous me rendrez un grand service de songer à ses rentes de l’Hôtel de Ville, si elles ne sont déléguées à d’autres.

Il n’y a pas à balancer au sujet de M. de Lézeau. Il me doit cinq mille livres ou environ à présent. Ses affaires ne sont point arrangées ; il ne veut ni me donner délégation, ni me payer, ni même compter. Je vous prie donc, toutes réflexions faites, de faire agir M. Bégon. Qu’on fasse commandement, et qu’on saisisse en mon nom il n’y a pas d’autre parti à prendre, ni de moments à perdre. Je prie seulement qu’on ne fasse dans cette affaire que les frais indispensables.

Quand vous aurez le petit paravent, vous me ferez plaisir de l’envoyer.

Je vous prie de faire graver une estampe sur le portrait de Latour, qui soit un peu moins grossière que celle de notre ivrogne.

Adieu, mon cher ami, je vous embrasse tendrement.

Avez-vous eu la bonté de faire parvenir aux journalistes de Trévoux une dissertation que j’avais envoyée à l’Académie des sciences, et que M. du Châtelet a dû vous remettre ?


1453. – À M. THIERIOT.
À Bruxelles, le 21 juin.

Je vous avoue que je suis étonné et embarrassé de l’affaire de votre pension. Je ne peux douter que vous ne la touchiez tôt ou tard. Si vous n’entendez parler d’ici à un mois que des affaires de Hongrie, et point des vôtres, et si vous jugez à propos de m’employer, je prendrai la liberté de faire souvenir Sa Majesté prussienne de ses promesses ; si même vous croyez que je doive écrire à présent, je ne balancerai pas. Mon crédit, à la vérité, est aussi médiocre que les bontés continuelles dont le roi m’honore sont flatteuses. Il pourrait très-bien souffrir mes vers et ma prose, et faire très-peu de cas de mes recommandations. Mais enfin j’ai quelque droit de lui écrire d’une chose dont j’ai osé lui parler, et sur laquelle j’ai sa parole. La dernière lettre que j’ai reçue est du 3 juin[1]. Je pourrais, dans ma

  1. C’est probablement la lettre 1447, datée du 2.