Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome37.djvu/337

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Vos écrits sont pour nous les plus rares faveurs ;
Les miens ne sont que des hommages.


Sire, en arrivant, et en croyant Votre Majesté à peine arrivée ; ainsi, en me trompant d’un jour[1]


2283. — À M. LE MARQUIS D’ARGENS.

Frère, vous avez un don de Dieu pour connaître les hommes. Je bénirai le Dieu de nos pères si on découvre que ce saint de Marseille est un fripon d’Italie. N’est-il pas parent du révérend Père Mecenati ? Frère, il faut approfondir cette affaire, et ne point porter de jugements téméraires. Cet homme est prêtre ; il a son obédience en bonne forme, sa croix de Mathurin ; il parle latin… Un matelot piémontais ne parle point latin. Invoquons le Saint-Esprit, et examinons cet homme, avant de le condamner. Vis content et heureux.


2284. — À FRÉDÉRIC II, ROI DE PRUSSE.

Marc-Aurèle autrefois disait
Des choses dignes de mémoire ;
Tous les jours même il en faisait,
Et sans jamais s’en faire accroire.
Certain amateur de sa gloire
Un jour à souper lui parlait
D’un des beaux traits de son histoire ;

Mais qu’arriva-t-il ? Le héros
N’écouta qu’avec répugnance.
Il se tut, et ce beau silence
Fut encore un de ses bons mots.


Pardonnez, sire, à des cœurs qui sont pleins de vous. J’ose, pour me justifier, supplier Votre Majesté de daigner seulement jeter un coup d’œil sur les lignes marquées par un tiret de cette lettre de M. de Chauvelin, neveu[2] du fameux garde des sceaux. Ne soyez fâché ni contre lui, qui m’écrit de l’abondance du cœur, ni contre moi, qui ai la témérité de vous envoyer sa

  1. Cette lettre n’est point achevée. (Note de M. Boissonade.)
  2. Lisez cousin ; voyez une note de la lettre 2240.