Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome37.djvu/530

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Ella edifica di una mano una chiesa in Berlino, e coll’ altra siega dal giogo eretico un valente monaco, rimanda all’ ovile la smarrita peccorella. In somma la sua liberal mano diffonde altrettanto di denaro quanto d’ inchiostro, ed ammaestra i dotti e solleva i poveri.

Bramo di veder i suoi scritti ed i suoi atti generosi tutti raccolti nelle bresciane stampe ; ma tengo un più vivo desiderio d’inchinarla personalmente[1], etc.


2462. — À M. LE COMTE D’ARGENTAL.
Potsdam, le 22 novembre.

Mon cher ange, quoique les vers ne soient pas actuellement de quartier dans notre cour, vous m’avez fait relire Zulime. Je me suis repris de goût pour cette aventurière ; et j’ose croire que, si vous la lisiez telle qu’elle est, vous l’aimeriez bien davantage. Ou je vous l’enverrai, mon cher et respectable ami, ou je vous l’apporterai en temps et lieu ; mais à présent ne me demandez pas une rime, je n’en peux plus, j’en ai par-dessus la tête. Je n’ai point demandé de préface en forme au Duc de Foix. J’ai recommandé seulement un mot d’avis au libraire ; j’ai exigé qu’on dît qu’on a pris le parti d’imprimer la pièce sur mon manuscrit, pour prévenir les éditions furtives et informes, telles que celle de Rome sauvée. Voilà, en vérité, tout ce qu’il convient de mettre à la tête d’une faible intrigue amoureuse, qui n’est relevée que par le caractère de Lisois. Ce Duc de Foix a été très-bien imprimé à Dresde, chez mon libraire ordinaire ; je lui avais envoyé la pièce sur la parole que Mme  Denis m’avait donnée qu’on l’imprimait à Paris. Je ne sais aucune nouvelle ni du Duc de Foix, ni de Rome sauvée, ni du Siècle de Louis XIV.

J’ai vu les Lettres de madame de Maintenon ; c’est l’histoire de sa vie, depuis l’âge de quinze ans jusqu’à sa mort. C’est un monument bien précieux pour les gens qui aiment les petites choses dans les grands personnages. Heureusement ces lettres

  1. Traduction : Votre Éminence orne la raison des charmes de l’esprit, elle élève l’esprit par le zèle, et elle met le comble au zèle par les soins magnifiques. D’une main elle décore Berlin d’une église, et de l’autre elle arrache au joug hérétique un savant religieux, brebis égarée qui rentre au bercail. Votre Éminence répand avec une égale libéralité ses trésors et son encre ; elle éclaire les savants et soulage l’indigence.

    Je brûle de voir vos savantes productions et vos actions généreuses recueillies par les imprimeurs de Brescia ; mais je souhaite avec encore plus d’ardeur de vous rendre mes devoirs de près, etc.