Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/173

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aisément, et soit convaincu que Cassandre, en frappant Statira, qui s’était mise à la tête du peuple de Babylone, ne fit que sauver son père par une légitime défense. Cassandre aura toujours à se reprocher d’avoir tué une femme veuve d’Alexandre, sa souveraine, et mère d’Olympie. Rien n’est plus adroit que d’établir ce fait par Antigone lui-même ; et lorsque ce même fait sera clairement expliqué au commencement de la pièce, les esprits ne seront plus révoltés, et Cassandre, plus intéressant, pourra mieux se disculper d’un crime presque involontaire, et que le salut d’Antipatre pouvait autoriser ou du moins excuser.


Ne doit point nous coûter de regrets et de larmes[1].


Ni de larmes paraîtrait plus exact.


Que jamais entre nous la discorde introduite
Ne nous expose en proie à ces tyrans nouveaux.


Je n’aime point la discorde introduite entre nous ; parmi nous serait plus exact[2]. J’aime encore moins cette expression, ne nous expose en proie[3].


scène v

Cassandre est-il le seul accusé de faiblesse[4] ?


Ce vers ne rend point ce qu’Antigone veut ou doit dire.


acte II, scène ii.

Statira rend Cassandre trop odieux, en disant au grand prêtre que Cassandre, après l’avoir percée de coups, la traîne sur le tombeau d’Alexandre[5]. Cette remarque avait déjà été faite, et mérite attention.

Ces vers :


Une retraite heureuse amène au fond des cœurs
L’oubli des ennemis et l’oubli des malheurs,


seront gravés sur une colonne dans mon jardin de Vic-sur-Aisne.

  1. Le vers n’a pas été changé ; voyez tome VI, page 103.
  2. C’est ce qu’a mis Voltaire ; voyez tome VI, page 104.
  3. Cette expression n’a pas été changée.
  4. Voltaire a mis :
    Cassandre est-il le seul en proie à la faiblesse ?

    Voyez tome VI, page 110.
  5. On lit (voyez tome VI, page 114) :

    Ayant osé percer sa veuvve gémissante,
    Sur le corps d’un époux il la jeta mourante.