Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/174

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Il vaut mieux qu’Olympie entende le bruit du tonnerre qui ébranle le temple[1], que si elle sentait un véritable tremblement de terre, parce que, dans ce dernier cas, il serait singulier que sa mère et elle s’en fussent seules aperçues. Il n’est point question dans toute la pièce de ce tremblement de terre, événement rare, qui n’aurait pas manqué de faire une vive impression sur les prêtres et sur les prêtresses.

On dit trancher la vie et retrancher de la vie, et non pas retrancher la vie[2].


acte III, scène i.

Cassandre est amoureux et ambitieux ; l’amour doit le porter à rendre justice a Olympie, et à lui déclarer qu’elle est fille de Statira et d’Alexandre. Mais l’ambition aurait dû l’empêcher de révéler ce mystère avant l’accomplissement de son mariage ; il parait donc nécessaire qu’il excuse cette imprudence par quelques motifs raisonnables et relatifs à ses intérêts ; il peut faire entendre que le parti d’Antigone grossissant, il était nécessaire d’annoncer au peuple que son sort était lié à l’héritière légitime du trône d’Alexandre ; par là, le caractère de l’amant et de l’ambitieux sera mieux soutenu et mieux rempli.


scène III.

Ô tonnerres du ciel · · · · ·


Cette fin de vers paraît trop faite pour la rime.

Je n’aime point que ma fureur adore[3].


scène V.

Il me semble que Statira jette un peu trop Olympie à la tête d’Antigone, et que, pour l’exciter à la vengeance, elle perd ce ton de dignité et de fierté qui ennoblit son rôle, et le rend si intéressant ; elle peut faire espérer sa fille à un sujet d’Alexandre, mais sans jamais prendre avec lui le ton de l’égalité[4].


acte IV, scène i.

On ne manquera pas de trouver extraordinaire que Cassandre et Antigone, étant convenus de se battre seuls sans exposer la vie de leurs sujets, choisissent le temple d’Éphèse pour le théâtre de ce combat singulier.

  1. Voltaire a mis (voyez tome VI, page 118) :

    · · · · · J’entends un horrible murmure ;
    Le temple est ébranlé.

  2. Voltaire mit : on termina la vie ; voyez tome VI, page 119.
  3. Voltaire mit : Que ma tendresse adore ; voyez tome VI, page 132.
  4. Voyez la lettre de Voltaire du 19 juillet.