nier de France, à Versailles. Elle pourrait lui dire en deux mots : « Monseigneur, je sais tout ce que vous avez daigné faire en faveur d’une famille malheureuse, et de la justice. Je serais aussi ingrate que je suis infortunée si je ne remplissais pas le devoir de vous remercier de tant de bontés, etc. »
Ces lettres que je conseille à Mme Calas d’écrire lui seront très-utiles : en remerciant ses protecteurs, on les encourage à continuer ces protections.
S’il y a quelque difficulté sur la requête, et que ces difficultés viennent de monsieur le chancelier, il est essentiel que Mme Calas et son conseil aillent chez M. de Nicolaï, premier président de la chambre des comptes, parent et intime ami de monsieur le chancelier. Cette démarche, que je conseille, est la plus importante de toutes.
Monsieur, votre souvenir est la chose du monde qui me flatte le plus. Vous pouvez ainsi juger avec quelle joie et reconnaissance je reçois les marques que vous voulez bien m’en donner. Le Mémoire[1] que vous m’envoyez, monsieur, ne serait pas sorti de votre plume s’il ne touchait et n’intéressait autant qu’il le fait. Ces infortunés sont heureux, dans leur malheur, que vous vouliez bien prendre leur défense. Personne n’est plus en état que vous, monsieur, de faire percer la vérité au travers des voiles dont la cabale et l’autorité chercheront à la couvrir. Il est bien louable à vous de donner sujet à votre cœur de se signaler autant que votre génie. L’un et l’autre est si parfait que non-seulement nous, mais la postérité la plus reculée ne cessera de vous chérir et de vous admirer. Conservez-moi votre amitié, je vous en conjure, monsieur ; j’ose y prétendre par l’estime très-distinguée avec laquelle j’ai l’honneur d’être, pour toute la vie, monsieur, votre, etc.
J’ai toujours, monsieur, de nouveaux remerciements à vous faire des trois dessins que vous avez eu la bonté de m’envoyer