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J’ajoute à cet envoi la traduction de la conspiration de Brutus et de Cassius, ou de la Mort de César, que les Anglais préfèrent à Cinna. Je mets en parallèle cette pièce de Shakespeare et celle de Corneille. On sera peut-être étonné, et je crois que les nations verront qu’il y a quelque différence entre le théâtre français et le théâtre anglais.

J’espère que l’Académie et le public ne me sauront pas mauvais gré d’avoir exposé ces deux pièces de comparaison.

P. S. Je vous supplie, monsieur, de vouloir bien communiquer à l’Académie ces petites réflexions, et de me dire ce qu’elle pense de cette entreprise.


5014. — DE MADAME LA MARGRAVE DE BADE-DOURLACH.
À Carlsruhe, le 24 auguste.

Monsieur, je viens de recevoir l’Histoire d’Élisabeth Canning et de Jean Calas[1], que vous m’avez fait l’honneur de m’envoyer. Permettez, monsieur, que je vous en marque toute ma reconnaissance. Je prie le baron de Hahn, qui vous remettra cette lettre, de vous dire avec quel enthousiasme je vous estime, et combien je languis après le moment de vous revoir ici.

Je vous le répète[2], monsieur, la malheureuse famille de Calas est bien heureuse d’avoir trouvé un avocat tel que vous. Les choses que vous écrivez pour elle sont autant de pièces d’éloquence qui font honneur et à votre plume et à vos sentiments. Le public les recevra, comme moi, avec mille applaudissements, et votre gloire en recevra un nouveau lustre.

J’ai l’honneur d’être avec la considération la plus vraie et la plus parfaite, monsieur, votre, etc.


Caroline, margrave de Bade-Dourlach.

5015. — POUR MADAME CALAS[3].
Du 25 août.

On se trompe beaucoup quand on dit que Mme  de Pompadour ne s’intéresse pas à l’affaire. Il est vrai qu’elle ne peut ni ne doit

    Corneille avec le Commentaire de Voltaire que se trouvait la remarque sur les vers de Pompée :

    Ô soupirs ! ô respect ! etc.

    Voyez tome XXXI, page 471.

  1. Voyez tome XXIV, page 398.
  2. Voyez la lettre du 17 août.
  3. Éditeur, A. Coquerel.