Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/344

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fort mécontent. Les nouveaux mariés ont loué une maison dans le pays de Vaud, Ces aventures ne sont pas si funestes que celles de Russie.

Jouissez, madame, au milieu des horreurs et des folies de ce monde, de votre destinée glorieuse et tranquille que vous méritez si bien.

Recevez avec votre bonté ordinaire, vous et votre auguste famille, le profond respect et l’attachement inviolable que j’ai pour Votre Altesse sérénissime, sans oublier assurément la grande maîtresse des cœurs.


5135. — À M. COLINI.
Ferney, 11 janvier.

Voici enfin Olympie telle que j’ai pu la faire après bien des soins ; elle n’était encore digne ni de Son Altesse électorale ni de l’impression, quand je vous l’envoyai. Je souhaite, mon cher Colini, que l’édition par vous projetée vous procure quelque avantage[1]. Les remarques à la fin de l’ouvrage sont assez curieuses.

Je vous embrasse, et vous prie de me mettre aux pieds de Leurs Altesses électorales. V.


5136. — À M. L’ABBÉ D’OLIVET.
À Ferney, à quelques lieues de votre patrie, 12 janvier.

Mon cher et gros et respectable sous-doyen, soyez très-sûr que je mets en pratique vos belles et bonnes leçons. Je n’ai pas votre santé, je n’en ai jamais eu ; mais mon régime est la gaieté. Votre doyen[2] peut me rendre témoignage : c’est lui qui donnerait des leçons de gaieté à vous et à moi. Je l’ai trouvé plus jeune que je l’avais laissé. Vivez cent ans, messieurs les doyens, et donnez-moi votre recette. Vos séances académiques vont être plus agréables que jamais avec l’abbé de Voisenon, qui est très-aimable et très-gai. Je vous réjouirai, dès que les grands froids seront passés, par l’envoi de l’Héraclius espagnol ; il est bien plus plaisant que le César anglais. Qui croirait que deux nations si graves furent si bouffonnes dans la tragédie ? Nous sommes au septième tome de Pierre Corneille, et il y en aura probablement

  1. Colini eu donna une édition ; voyez tome VI, page 94.
  2. Richlieu.