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Courteilles et de M. d’Argental. Envoyez-en donc un à M. le comte de Bruc, notre adepte, chez M. le marquis de Rosmadec, rue de Sèvres.

Il ne faut pas mettre la chandelle sous le boisseau[1].

l’Essai sur l’Histoire générale est un énorme ouvrage qui ne peut se débiter qu’avec le temps : une mauvaise farce se vend en deux jours, un bon livre en quatre ans.

Où va frère ambulant et frère dormant Thieriot ? Il me semble qu’il devait loger chez vous.

Et moi, n’aurai-je jamais la consolation de vous posséder ? Je ne l’espère pas tant que vous serez chargé de nos vingtièmes. Écrasez l’infâme.

Pouvez-vous faire parvenir les incluses[2] à frère Helvétius et frère Diderot ? Je suis zélé.


5316. — À M.  LE COMTE D’ARGENTAL[3].
15 juin.

Mes bons anges, je n’ai rien à vous dire, sinon que je suis fidèle à votre culte et que je fais mes foins, au lieu de faire un cinquième acte d’Olympie ; que je n’ai reçu aucune Gazette littéraire ; que je n’ai encore aucune correspondance établie, et que je suis un serviteur inutile.

Mes anges, permettez-vous que je vous adresse ce gros paquet pour frère Damilaville ? Il m’a mandé que je pouvais lui écrire sous l’enveloppe de M. de Courteilles. La meilleure façon est de mettre le paquet dans celui qui est intitulé Mémoire, et qui est pour vous.

Je suis fâché qu’on ait fait de Socrate une mauvaise pièce[4] ; mais si elle eût été bonne, on n’aurait jamais pu la jouer. On me parle de Manco-Capac[5] ; cela pourra réussir en Périgord, où les noms se terminent en ac ; mais je crois que ce législateur du Pérou ne vaudra pas un pérou aux comédiens.

Est-il vrai qu’on veut bâtir une salle de comédie à l’hôtel de

  1. Matthieu, v, 15.
  2. Il se pourrait que ce fût la lettre datée du 2 juillet (n° 5332), et qui parait avoir été adressée à Helvétius et à Diderot.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.
  4. La Mort de Socrate, de Sauvigny.
  5. Tragédie de Leblanc, qui, en effet, ne réussit pas plus que son Albert Ier et ses Druides. Il ne faut pas le confondre avec l’abbé Leblanc, auteur d’Abensaide, quoique cette confusion ne puisse faire grand tort ni à l’un, ni à l’autre. (A. F.)