les oreilles, je quitterai tout plutôt que de ne leur pas répondre : car, après tout, la vérité est plus forte qu’eux, et je connais gens qui prendront mon parti. J’aime mieux mourir libre que d’avoir une terre de mon nom.
Je n’ai point écrit à M. Chauvelin l’ambassadeur. Que lui dirai-je ? que je suis très-mécontent de son frère ?
Mes divins anges, pardonnez mon petit enthousiasme.
Respect et tendresse.
Il n’y a point de cas pareil, monseigneur, ni de billot pareil. Je crois qu’il y a un an ou deux, ou trois, qu’on me demanda un rôle pour Mlle Hus ; je donnai mon consentement. Je crus, quand vous me donnâtes vos ordres, qu’il en était comme des testaments, dont le dernier annule tous les autres ; et l’envie de vous obéir est toujours ma dernière volonté. Je ne me souviens point du tout d’avoir donné aucun rôle cette année. Je n’ai aucun ambassadeur au tripot, et vous êtes maître absolu. Il est vrai qu’on dit que votre protégée[1] n’est que jolie ; tant mieux : vous la formerez, cela vous amusera. Quel reproche avez-vous à me faire, s’il vous plaît, monsieur Grichard[2] ? pourquoi grondez-vous ? à qui en avez-vous ? serait-il vrai que vous dussiez amener ici madame votre fille ? Venez, logez aux Délices ; vous y serez très-commodément, si mieux n’aimez Ferney. Je ne suis content ni du tripot de la Comédie, ni de celui du parlement ; mais je suis si heureux à Ferney que rien ne peut me chagriner, pas même ma santé et la mort, qui approche.
Je vous souhaite vie longue et gaie.
Respect et tendresse.
Madame, on n’est pas si raisonnable à Genève que l’est Votre Altesse sérénissime. Il y a beaucoup de philosophes, à la vérité,