Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome42.djvu/548

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messieurs de Reims en deux vers, sans article et sans verbe avoir. Le roi est un bon prince, les Rémois sont de bons sujets, et il me paraît juste de dire un petit mot de ceux qui font la dépense de la statue :


Peuple fidèle et juste, et digne d’un tel maître,
L’un par l’autre chéri, vous méritez de l’être.


Si on ne veut pas de ce petit disticon, qu’on se couche auprès, car je n’en ferai pas d’autre.

Je suis très-fâché que vous ne soyez pas voisin de mon autre frère ; mais je me flatte que vous le voyez souvent.

Il y a une profusion de poésie, dans les Quatre Saisons, qui fait grand plaisir aux gens du métier.

Je n’ai nulle nouvelle de Protagoras. J’ai lu les Richesses de l’État[1]. On aurait beau faire cent volumes de cette espèce, ils ne produiraient pas un sou au roi. Ce petit roman de finance n’est point pris du tout de la Dîme, attribuée au maréchal de Vauban, laquelle n’est point de ce maréchal, mais d’un Normand nommé La Guilletière, autant qu’il peut m’en souvenir[2].

Il faut absolument que frère Marmontel soit de l’Académie, en attendant frère Diderot. Je voudrais les recevoir tous les deux, et puis m’enfuir dans mes montagnes. Tâchez, pour Dieu, de me faire avoir cette lettre extravagante de Jean-Jacques. Frère, je vous embrasse tendrement.


5366. — À M.  BALAIDIER[3],
procureur à gex.
10 auguste.

M. Balaidier est prié de s’informer si M. de Divone a la dîme entière de sa terre, et de nous en instruire ; je lui serai obligé.

  1. Voyez la note 2, page 499.
  2. A. -A. Barbier, dans son Supplément à la Correspondance de Grimm, page 329, fait observer que la mémoire de Voltaire est ici en défaut : « Ce n’est point, dit-il, à La Guilletière, mais à Bois-Guillebert, qu’on a attribué la Dîme de Vauban. » La Guilletière était Auvergnat ; c’est donc bien de Bois-Guillebert, Normand (voyez tome XIV, page 519), que Voltaire a voulu parler. Il en a parlé plusieurs fois. (B.) — Nous répétons que la Dîme royale est bien de Vauban.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.