Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome43.djvu/302

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5731. — À M.  COLINI.
4 auguste.

Son Altesse électorale, mon cher ami, a la bonté de m’écrire par M. Harold qu’il fera curé notre petit homme[1]. Je vous adresse ma réponse[2] à M. Harold, dans laquelle il y a une lettre de remerciement pour monseigneur l’électeur. J’y joins une petite brochure touchant maître Aliboron, dit Fréron[3], que j’ai reçue de Paris. J’espère que vous la verrez, et qu’elle vous amusera. Je suis bien vieux et bien malade. Vale.


5732. — À M.  DUPONT.
4 auguste.

Mon cher ami, tout malade que je suis, mon cœur est si pénétré de vos soins obligeants que je suspends tous mes maux pour vous remercier. Je reçois dans le moment des nouvelles de Montbéliard qui m’obligent de tout suspendre. Je réclamerai vos bontés quand il faudra agir ; mais dans ce moment où rien n’est à craindre, je ne dois pas précipiter une démarche qui déplairait. Je crois que vous entrez dans mes vues ; je me recommande toujours à votre amitié. Mme  Denis vous fait les plus tendres compliments. V.


5733. — À MADAME LA COMTESSE DE LUTZELBOURG.
Ferney, 6 auguste.

Vous êtes plus jeune que moi, madame, puisque vous faites des voyages ; et moi, si j’en faisais, ce ne serait que pour venir vous voir. Vous avez de la santé, et vous la méritez par une sobriété constante et une vie uniforme. Je ne suis pas si sage que vous : aussi j’en suis bien puni. Je regrette comme vous Mme  de Pompadour, et je suis bien sûr qu’elle ne sera jamais remplacée.

  1. Hilspach ; voyez page 228.
  2. Elle est perdue.
  3. Je ne crois pas qu’il s’agisse des Anecdotes sur Fréron, dont il avait paru deux éditions en 1761, et qui ne furent réimprimées qu’en 1769 (voyez tome XXIV, page 181). Je pense qu’il s’agit du Supplément du Discours aux Welches, à la suite duquel étaient imprimées deux lettres où il est question de Fréron (voyez tome XXV, pages 254 et 255). (B.)