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ANNÉE 1766.

et les deux moitiés sont bien basses et bien sottes devant les médiateurs. Adieu, mon trés-cher et très-aimable philosophe ; quand vous aurez un moment de loisir, répondez à mes questions, et aimez-moi.

Croyez-vous que la Préface de l’Abrégé de l’Histoire de l’Église[1] soit de mon ancien disciple ?


6365. — À M.  LE BARON GRIMM.
Ferney, 13 juin.

Je demande une grâce à mon cher prophète : c’est de vouloir bien me donner les noms et les adresses des personnes raisonnables et respectables d’Allemagne qui ont exercé leur générosité envers les Calas, et qui pourraient répandre sur les Sirven quelques gouttes de baume qu’elles ont versé sur les blessures des innocents infortunés. J’attends de jour en jour un factum de M. de Beaumont en faveur de la famille Sirven. Je ne sais s’il obtiendra justice pour elle ; mais je suis très-sûr qu’il démontrera son innocence. C’est le public que je prends toujours pour juge : il se trompe quelquefois au théâtre, et ce n’est que pour un temps ; mais, dans les affaires qui intéressent la société, il prend toujours le bon parti. Deux parricides imputés coup sur coup pour cause de religion sont, à mon avis, un objet bien intéressant et bien digne de notre philosophie. Mes tendres respects à ma philosophe[2].


6366. — À M.  LE MARQUIS DE VILLEVIEILLE[3].
14 juin.

Il est vrai, monsieur, que je n’ai point reçu les six exemplaires[4] dont vous m’avez gratifié, par la voie du premier secrétaire de l’intendance de Besançon. Il se nomme M.  Ethis ; j’ai écrit à cet Ethis : il faut qu’il soit dévot ; il ne m’a point répondu. Mais d’honnêtes gens, qui ne sont point dévots, m’ont apporté quatre exemplaires. C’est assurément le plus beau présent que vous puissiez me faire. Je suis pénétré de reconnaissance.

  1. Voyez lettre 6252.
  2. Mme  d’Épinai. (Note des éditeurs de la Correspondance de Grimm.)
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.
  4. De l’Examen critique.