Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome44.djvu/94

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Les frais auraient été trop considérables si je vous avais dépêché le paquet de Genève : mais, le recevant par Lyon, vous aurez peu de frais à supporter, et je me flatte que l’édition vous dédommagera assez amplement.

Je vous prie, quand vous aurez un moment de loisir, de me parler un peu de vos fêtes de Fontainebleau.

Adieu ; vous savez combien je vous aime. V.

N. B. La Préface consiste en une lettre de moi. Je laisse à votre amitié le soin de mettre un Avertissement[1] tel qu’il vous plaira.


6134. — À M. LE MARQUIS D’ARGENCE DE DIRAC.
12 octobre.

Vraiment, monsieur, je croyais vous avoir envoyé la lettre que vous me demandez ; la voici[2] quoiqu’elle n’en vaille pas trop la peine. Je suis toujours très-étonné que le parlement de Toulouse soit demeuré, dans cette affaire, dans une inaction qui ne peut être que honteuse. S’il croit avoir bien jugé les Calas, il doit publier la procédure, pour lâcher de se justifier ; s’il sent qu’il se soit trompé, il doit réparer son injustice, ou du moins son erreur ; il n’a fait ni l’un ni l’autre, et voilà le cas où c’est le plus infâme des partis de n’en prendre aucun.

On me mande de Languedoc que cette fatale aventure a fait beaucoup de bien à ces pauvres huguenots, et que, depuis ce temps-là, on n’a envoyé personne aux galères pour avoir prié Dieu en pleine campagne, en vers français aussi mauvais que nos psaumes latins.

Adieu, monsieur ; vous ne sauriez croire combien je suis sensible au bien que vous faites dans votre province. Mille respects à mademoiselle votre fille, qui sera bientôt madame.


6135. — À M. LE DOCTEUR TRONCHIN[3].

Mon cher Esculape va donc nous quitter ? Je me flatte qu’il n’aura pas la cruauté de partir sans venir consoler les ermites de Ferney. Je sais qu’il a bien du monde à consoler ; mais il

  1. Voyez la note, tome III, page 76.
  2. La lettre datée du 24 auguste, n° 6093.
  3. Éditeurs, de Cayrol et François.