Page:Voltaire - Œuvres complètes Garnier tome45.djvu/139

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si vous vous en souvenez, je me suis enfui de France au Catilina de Crébillon : c’était, pardieu ! un détestable ouvrage ; c’était le tombeau du sens commun ; mais je veux actuellement qu’on ait de l’indulgence pour les vieillards.

Je vous suis attaché pour le reste de ma vie avec bien du respect, et avec toute la vivacité des sentiments d’un jeune homme.

6764. — À M. LEKAIN.
21 février.

Vous avez dû, mon cher ami, recevoir une lettre de moi avec la tragédie des Scythes, que j’ai adressée pour vous à M. Marin. Voici encore un petit changement que j’ai jugé absolument nécessaire. Ma mauvaise santé et mon épuisement total ne me permettent plus de travailler à cet ouvrage ; je vous demande en grâce de me dire si vous pouvez la faire jouer le mercredi des Cendres, parce que si elle ne peut être jouée dans ce temps-là, il est d’une nécessité absolue que je donne l’édition corrigée, pour indemniser le libraire de la perte de sa première édition. Il serait beaucoup plus avantageux pour vous que la pièce fût jouée le mercredi des Cendres, parce qu’alors je serai plus en état de vous procurer un honoraire de la part du libraire ; d’ailleurs, comme on joue actuellement cette pièce à Lausanne, et qu’on va la jouer à Bordeaux, aussi bien que chez moi, il paraît indispensable que les comédiens se déterminent sans délai. Je vous prie très-instamment de me mander votre dernière résolution, et de compter toujours sur la tendre amitié que je vous ai vouée pour le reste de ma vie. V.

Corrections à la scène deuxième du cinquième acte,
entre Sozame et Obéide.
obéide.

Avez-vous bien connu mes sentiments secrets ?
Dans le fond de mon cœur avez-vous daigné lire ?

sozame.

Mes yeux l’ont vu pleurer sur le sein d’Indatire ;
Mais je pleure sur toi dans ce moment cruel :
J’abhorre tes serments.

obéide.

Ce glaive dont ma mainVous voyez cet autel,
Ce glaive dont ma main doit frapper Athamare ;