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ANNÉE 1767

attaché depuis longtemps avec le plus profond respect. Son vieux Suisse V.

6965. — À M. DAMILAVILLE.
5 auguste.

Mon cher ami, Lacomhe me mande qu’il imprime le Mémoire[1] que je n’avais présenté qu’au vice-chancelier, aux ministres, et à mes amis. Je compte même en mettre un beaucoup plus grand et plus instructif à la tête de la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV. Cette nouvelle édition, consacrée principalement aux belles-lettres et aux beaux-arts, est augmentée d’un grand tiers. Je n’ai rien oublié de ce qui peut servir à l’honneur de ma patrie et à celui de la vérité. J’espère que cet ouvrage, aussi philosophique qu’historique, aura l’approbation des honnêtes gens. Mais si M. Lavaysse veut que ce monument, que je tâche d’élever à la gloire de la France, ne soit point imprimé avec la réfutation des calomnies de La Beaumelle, il ne tient qu’à lui d’engager le libraire à en suspendre la publication, jusqu’à ce que celui qui a outragé si longtemps et si indignement la vérité et moi reconnaisse sa faute et s’en repente. Je ne peux qu’à ce prix abandonner ma cause ; il serait trop lâche de se taire quand l’imposture est si publique.

Je suis très-affligé que le coupable soit le beau-frère de M. Lavaysse ; mais je le fais juge lui-même entre son beau-frère et moi. Je vous prie de lui envoyer cette lettre, et de lui témoigner toute ma douleur.

Je vous embrasse bien tendrement.

6966. — À M. MARMONTEL.
7 auguste.

Mon cher confrère, vous savez sans doute que ce malheureux Coger a fait une seconde édition de son libelle contre vous[2], et qu’il y a mis une nouvelle dose de poison. Ne croyez pas que ce soit la rage du fanatisme qui arme ces coquins-là : ce n’est que la rage de nuire, et la folle espérance de se faire une réputation en attaquant ceux qui en ont. La démence de ce malheureux a été portée au point qu’il a osé compromettre le nom du roi dans

  1. Voyez tome XXVI, page 355
  2. Examen de Bélisaire, seconde édition, 1767, in-12.