attaché depuis longtemps avec le plus profond respect. Son vieux Suisse V.
Mon cher ami, Lacomhe me mande qu’il imprime le Mémoire[1] que je n’avais présenté qu’au vice-chancelier, aux ministres, et à mes amis. Je compte même en mettre un beaucoup plus grand et plus instructif à la tête de la nouvelle édition du Siècle de Louis XIV. Cette nouvelle édition, consacrée principalement aux belles-lettres et aux beaux-arts, est augmentée d’un grand tiers. Je n’ai rien oublié de ce qui peut servir à l’honneur de ma patrie et à celui de la vérité. J’espère que cet ouvrage, aussi philosophique qu’historique, aura l’approbation des honnêtes gens. Mais si M. Lavaysse veut que ce monument, que je tâche d’élever à la gloire de la France, ne soit point imprimé avec la réfutation des calomnies de La Beaumelle, il ne tient qu’à lui d’engager le libraire à en suspendre la publication, jusqu’à ce que celui qui a outragé si longtemps et si indignement la vérité et moi reconnaisse sa faute et s’en repente. Je ne peux qu’à ce prix abandonner ma cause ; il serait trop lâche de se taire quand l’imposture est si publique.
Je suis très-affligé que le coupable soit le beau-frère de M. Lavaysse ; mais je le fais juge lui-même entre son beau-frère et moi. Je vous prie de lui envoyer cette lettre, et de lui témoigner toute ma douleur.
Je vous embrasse bien tendrement.
Mon cher confrère, vous savez sans doute que ce malheureux Coger a fait une seconde édition de son libelle contre vous[2], et qu’il y a mis une nouvelle dose de poison. Ne croyez pas que ce soit la rage du fanatisme qui arme ces coquins-là : ce n’est que la rage de nuire, et la folle espérance de se faire une réputation en attaquant ceux qui en ont. La démence de ce malheureux a été portée au point qu’il a osé compromettre le nom du roi dans