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ANNÉE 1767

du sieur du Laurens est défendu à Paris ; mais on espère que la Comtesse de Givry aura permission de paraître.

Dernière leçon du commencement de la dernière scène du troisième acte[1].

MADAME AUBONNE.

J’ai mérité la mort…

LA COMTESSE.

Je dois tout pardonnC’est assez, levez-vous.
Je dois tout pardonner, puisque je suis heureuse :
Tu m’as rendu mon sang.

CHARLOT, dans l’enfoncement.

Tu m’as rendu mon sang. Ô destinée affreuse !
Où me conduisez-vous ?

LA COMTESSE, courant à lui.

Où me conduisez-vous ?Dans mes bras, mon cher fils.

CHARLOT.

Vous, ma mère !

LE DUC.

Vous, ma mère ! Oui, sans doute.

JULIE.

Vous, ma mère ! Oui sans douteÔ destins inouïs[2] !

LA COMTESSE, l’embrassant.

Oui, reconnais ta mère ; oui, c’est toi que j’embrasse, etc.

7019. — DE M. D’ALEMBERT.
À Paris, ce 22 septembre.

Avouez, mon cher et illustre maître, que les pauvres mathématiciens à double courbure ont bien raison de se louer de vos libraires huguenots ; ces gens-là traitent les ouvrages de géométrie comme ils feraient le Catéchisme du docteur Vernet, ou le Journal chrétien : ils en font des papillotes, et en sont quittes après pour dire qu’ils les ont perdus. Je ne trouve pas mauvais qu’ils se frisent, quoique leur patriarche Calvin l’ait défendu ; mais j’aimerais autant que ce fût avec la Religion vengée[3] du Père Hayer, récollet, qu’avec mes œuvres. Je vous prie pourtant de les engager à parler encore

  1. Voyez tome VI, page 387.
  2. L’auteur a mis : « Ô ciel ! je te bénis. » Voyez tome VI, page 388.
  3. Voyez la note, tome XXXIX, page 159.