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ANNÉE 1767.

Adieu, mon divin ange ; maman[1] et moi nous nous mettons au bout de vos ailes plus que jamais.

Vous savez quel est pour vous mon culte d’hyperdulie.

7063. — À M. DUPONT.
À Ferney, 7 novembre.

Je reçois à la fois, mon cher ami, vos deux lettres du 20 octobre et du 1er novembre. Je ne demande autre chose, sinon que mon procureur s’oppose (en vertu de mon hypothèque antérieure) à toutes délivrances d’argent ou fruits aux créanciers de Lyon ; l’arrêt viendra ensuite quand il pourra ; peut-être qu’avant l’arrêt le sieur Jean Maire aura pris un parti raisonnable ; mais il faut l’y forcer. Il m’a donné cent paroles qu’il ne m’a point tenues ; il me devra soixante et dix-sept mille livres au 1er janvier ; et ayant reçu ordre, il y a au moins six semaines, de m’envoyer trois cents louis d’or, il ne m’a donné que des lettres de change pour quatre mille cinq cents livres. Il ne sait pas la triste situation où il me réduit. Il vient de m’écrire une lettre très-ridicule ; je lui ai fait une réponse catégorique, dont j’enverrai copie, s’il le faut, à M. le duc de Wurtemberg lui-même : je veux absolument que les choses soient en règle, c’est une justice que je dois à ma famille ; mais je ne manquerai jamais de respect ni d’attention pour ce prince.

Soyez bien sûr aussi, mon cher ami, que je ne manquerai jamais de reconnaissance envers vous.

Je vous supplie de vouloir bien m’envoyer les noms des marchands de Lyon, et de me faire savoir la somme de la créance du baron banquier Dietrich. V.

7064. — À M. LE COMTE DE LA TOURAILLE.
Le 9 novembre.

Je n’ai pu répondre, monsieur, aussitôt que je l’aurais voulu à la lettre par laquelle vous eûtes la bonté de m’apprendre votre excommunication. J’étais enchanté de vous avoir pour confrère, et il était bien juste qu’un doyen félicitât avec empressement un novice tel que vous ; mais j’étais dans ce temps-là sur le point

  1. Mme Denis.