sur la Magnanimité. Je suis assailli tous les jours de vingt lettres dans ce goût. Cela me dérobe tout mon temps, et empoisonne la douceur de ma vie. Plus vos lettres me consolent, plus celles des inconnus me désespèrent : cependant il faut répondre, ou se faire des ennemis. Les ministres sont bien plus à leur aise ; ils ne répondent point.
Je vous supplie de vouloir bien faire rendre ma lettre par Merlin au magnanime commissaire de marine.
J’attends l’édit[1] du concile perpétuel des Gaules ; je sais qu’il n’est pas enregistré par le public.
Adieu ; embrassez pour moi Protagoras, et aimez toujours votre très-tendre ami.
Puisse votre santé être en meilleur état que la mienne !
Je n’ai point encore reçu mon Maréchal de Luxembourg[2].
Voici un pauvre garçon bien malheureux. Voyez, monsieur, ce que votre compassion peut faire pour lui. Il a eu le malheur d’être capucin. Je l’avais recueilli chez moi ; il lui est échappé quelques paroles indiscrètes dans un cabaret. Le curé a soulevé les habitants contre lui ; on veut lui faire un procès criminel. Je suis forcé de le renvoyer. Il est fidèle, discret, et sait copier. Si vous pouvez le placer, je ne crois pas que vous en ayez des reproches. S’il peut vous être utile, il vous coûtera peu. Adieu, monsieur, je vous vois toujours trop peu. Vous connaissez mes tendres et respectueux sentiments pour vous.
Mon cher marquis, je vous ai écrit une lettre bien chagrine[3] ; mais j’en ai reçu une de M. le duc de Duras si plaisante, si gaie, si pleine d’esprit, que me voilà tout consolé. Il est bien avéré
- ↑ La Censure contre Bélisaire, par la faculté de théologie, imprimée in-4° et in-8°, en latin et français ; et in-12, en français seulement. Voyez tome XXVIII, page 329.
- ↑ Voyez lettre 7059.
- ↑ Elle manque.
Ode à la Magnanimité avait été imprimée en 1767, in-8°. La lettre que Voltaire lui adressait manque.