des requêtes ; mais soyez assuré qu’il existe ; je l’ai lu, et je suis incapable de vous tromper.
En qualité de vieux faiseur de vers, mon cher ami, je voudrais avoir fait les deux épigrammes qu’on m’a envoyées, et surtout celle contre Piron[1], qui venge un honnête homme des insultes d’un fou ; mais pour les vers contre M. Dorat[2], je les condamne, quoique bien faits. Il ne faut point troubler les ménages ; on doit respecter l’amour, on doit encore plus respecter la société. Il est très-mal de m’imputer ce sacrilège. Je n’aime point d’ailleurs à nourrir les enfants que je n’ai point faits. En un mot, j’ai beaucoup à me plaindre ; le procédé n’est pas honnête.
Oui vraiment j’ai lu le Galérien[3] : il y a des vers très-heureux il y en a qui partent du cœur, mais aussi il y en a de pillés. Le style est facile, mais quelquefois trop incorrect. La bourse donnée par le galérien à la dame ressemble trop à Nanine. Le vieux prédicant est un infâme d’avoir laissé son fils aux galères si longtemps. La reconnaissance pèche absolument contre la vraisemblance. Le dernier acte est languissant ; la pièce n’est pas bien faite, mais il y a des endroits touchants. L’auteur me l’a envoyée ; je l’ai loué sur ce qu’il a de louable.
Il paraît une nouvelle Histoire de Louis XIII[4], que je n’ai pas encore lue. Celle de Le Vassor doit être dans la Bibliothèque du roi, comme Spinosa dans celle de monsieur l’archevêque.
Je vous ai déjà mandé[5], mon cher confrère en Melpomène, que j’ai envoyé à M. de La Borde Pandore, avec une grande partie des changements que vous désirez, le tout accompagné de quelques réflexions qui me sont communes avec maman[6]. Elle s’est gorgée de vos huîtres[7]. Je suis toujours embarrassé de
- ↑ L’épigramme contre Piron est celle de Marmontel qui commence par ce vers :
Le vieil auteur du cantique à Priape.
- ↑ Voyez une note sur la lettre 7102.
- ↑ Le drame de Fenouillot de Falbaire : voyez lettre 7090.
- ↑ Par de Bury, 1767, quatre volumes in-12.
- ↑ Lettre 7102.
- ↑ Mme Denis.
- ↑ Voyez lettre 7102.