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ANNÉE 1767

trouve bien. L’Espagne doit contribuer à ma guérison, puisque j’ai contribué à sa grandeur et à celle de la Franco par mon pacte de famille.

Bonsoir, ma chère marmotte ; je crois que je deviens aussi bavard que vous.

Signé : le duc de Choiseul.
7209. — DE M. HENNIN[1].
À Genève, le 16 mars 1768.

J’ai fait connaître vos intentions, monsieur, et on me presse de vous prier de mettre un prix à votre terre. Si je continue à me mêler de cette affaire, c’est bien plus pour ne pas désobliger des amis qu’avec le désir de réussir, du moins sur le pied proposé, car il me paraît impossible que vous habitiez Tournay l’hiver, et je suis bien sur d’ailleurs que Mme Denis serait au désespoir que vous vous gênassiez pour lui faire des rentes. Quoi qu’il en soit, monsieur, je vous prie de me mettre à portée de répondre aux personnes qui m’ont mis en jeu. Je pourrai un de ces jours aller causer avec vous sur cette affaire, et vous donner quelques idées d’arrangement qui vous paraîtront peut-être convenables à votre position et aux motifs qui vous déterminent.

On me mande que la reine est mieux, mais que la joie de ceux qui l’entourent pourrait bien n’être pas durable.

Je suis très-sensible, monsieur, aux témoignages de votre amitié, et rien ne me ferait plus de plaisir que de pouvoir vous donner chaque jour des preuves de mon tendre attachement.

7210. — À M. CHARDON.
16 mars.

Comme M. l’abbé Chardon, votre cousin, veut rendre à l’Église le service de réfuter la plupart des mauvais livres qui s’impriment tous les jours en Hollande contre la religion catholique, et qu’il m’a ordonné de lui envoyer, sous votre enveloppe, ce qui paraîtrait de plus virulent, je prends la liberté de lui faire tenir par vous ce petit écrit comique et raisonneur[2], dont il ne lui sera pas difficile de faire voir le faux. C’est dans cette espérance que j’ai l’honneur d’être avec beaucoup de respect, monsieur, votre très-humble et très-obéissant serviteur.

L’abbé Yvroie.
  1. Correspondance inédite de Voltaire avec P.-M. Hennin, 1825.
  2. Ce doit être la Relation du Bannissement des jésuites de la Chine ; voyez tome XXVII, page 1.